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Actualités - OPINION

En gros plan Il y a 40 ans, la nouvelle vague

Ils étaient jeunes, excités et brouillons, bricoleurs et inspirés. Ils avaient en commun ce vice impuni (ou si peu) et merveilleusement exaltant : la passion du cinéma. Ils s’appelaient Jean-Luc Godard, François Truffaut, Claude Chabrol, Jacques Rivette, Eric Rohmer et Jean-Pierre Mocky. On pouvait y ajouter Alain Resnais (tout de même!). Mais on «oubliait» Jean-Pierre Melville. C’est dire... Quoi? Rien : ils étaient comme ça, les gars de la Nouvelle Vague, en cette fin des années 50. Une époque où l’on discutait férocement des films que l’on venait de voir. Pour mettre plus bas que terre William Wyler (lequel devait s’en remettre) en hissant sur un piédestal – superlatifs adorateurs à l’appui – Alfred Hitchcock et Howard Hawks. C’est qu’il y avait alors, à Paris, des clans, des chapelles : on s’insultait pour un travelling, complaisant ou sublime (une «affaire de morale»), on glosait indéfiniment sur un panoramique, un cadrage, un gros plan, une ellipse... En résumé : Godard, en 63, allait introduire dans son film «Vivre sa vie» des séquences du classique de Dreyer «La passion de Jeanne D’Arc» (1928). Ainsi Anna Karina, femme moderne, allait au cinéma et pleurait devant le visage en très gros plan de la Falconetti, interprète de Dreyer. C’était aussi cela, la Nouvelle Vague. Françoise Giroud, qui est à l’origine de l’expression, se souvient : «Nous avions senti que quelque chose était en train de bouger... C’était passionnant de voir tous ces jeunes gens ardents. Pourquoi étaient-ils si inspirés? Cela ne s’explique pas vraiment. De tout temps, il y a eu des périodes de création et, entre elles, de grandes zones plates... Il n’y a pas davantage d’explication pour le romantisme...». – 40 ans après, on a droit au règne des effets spéciaux. C’est un peu moins romantique, non?!
Ils étaient jeunes, excités et brouillons, bricoleurs et inspirés. Ils avaient en commun ce vice impuni (ou si peu) et merveilleusement exaltant : la passion du cinéma. Ils s’appelaient Jean-Luc Godard, François Truffaut, Claude Chabrol, Jacques Rivette, Eric Rohmer et Jean-Pierre Mocky. On pouvait y ajouter Alain Resnais (tout de même!). Mais on «oubliait» Jean-Pierre Melville. C’est dire... Quoi? Rien : ils étaient comme ça, les gars de la Nouvelle Vague, en cette fin des années 50. Une époque où l’on discutait férocement des films que l’on venait de voir. Pour mettre plus bas que terre William Wyler (lequel devait s’en remettre) en hissant sur un piédestal – superlatifs adorateurs à l’appui – Alfred Hitchcock et Howard Hawks. C’est qu’il y avait alors, à Paris, des clans, des chapelles : on...