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Rencontre - Le gone du Chaâba à Beyrouth Azouz Begag : j'ai été heureux dans le bidonville (photo)
Par SIKIAS Natacha, le 13 novembre 1998 à 00h00
Cheveux courts, yeux noirs brillants, large sourire. Azouz Begag, on a l’impression, dès la première rencontre, de le connaître depuis toujours. À Beyrouth dans le cadre du Salon du livre, il a signé ses deux derniers romans «Le Gone du Chaâba» et «Zenzela». Algéro-Français, Begag est docteur en économie, sociologue et chargé de recherche au CNRS depuis 1986. Il est l’auteur de 25 ouvrages : des romans, des histoires pour enfants et des livres scientifiques. Né en 1957 en France de parents algériens, des fellahs émigrés analphabètes, Azouz Begag est convaincu que s’il est devenu écrivain , c’est parce que le destin l’a voulu. «C’est mon “mektoub”, dit-il. «C’est le destin qui m’a mis entre les mains un crayon et un papier». Marié à une Française, il est aujourd’hui papa de deux fillettes et vit à Lyon. Les banlieues, Azouz Begag les connaît bien pour y avoir vécu, mais aussi parce qu’il y travaille pour le CNRS depuis 12 ans. Grenoble, Saint-Etienne, Lyon, Strasbourg, Marseille, Paris, Avignon… «Je suis un sociologue de la ville, j’observe l’évolution de la situation économique, sociale et identitaire dans les banlieues où vivent les nord-africains», précise-t-il. En“mettant le focus” sur cette situation, on voit toutes les contraditions de la société française. Ces quartiers défavorisés sont un excellent laboratoire: c’est là qu’on peut analyser le développement des sociétés industrielles occidentales». Dans ses romans, Azouz Begag peint le monde de l’immigration avec tendresse et humour, mais surtout avec un certain souci d’authenticité. «J’essaye, dans mes histoires, de sauver toutes ces valeurs qui, malheureusement, disparaîtront avec mes parents, avec la première génération d’émigrés. De nos jours déjà, il ne reste plus grand-chose de ces croyances, ces coutumes», dit-il. « La deuxième génération d’émigrés est une génération sacrifiée. Elle s’est perdue quelque part entre deux identités, deux mondes, deux cultures. Ce qui a engendré beaucoup de violence…». Il lui arrive presque de regretter le temps des bidonvilles, aujourd’hui remplacés par «d’énormes H.L.M, sans bruits, sans odeurs, sans âme, car il faut toujours faire attention à ne pas gêner les voisins»… A-t-il eu une enfance heureuse? «Je crois», répond-il, «puisque je suis resté et resterai toujours un gamin»...
Cheveux courts, yeux noirs brillants, large sourire. Azouz Begag, on a l’impression, dès la première rencontre, de le connaître depuis toujours. À Beyrouth dans le cadre du Salon du livre, il a signé ses deux derniers romans «Le Gone du Chaâba» et «Zenzela». Algéro-Français, Begag est docteur en économie, sociologue et chargé de recherche au CNRS depuis 1986. Il est l’auteur de 25 ouvrages : des romans, des histoires pour enfants et des livres scientifiques. Né en 1957 en France de parents algériens, des fellahs émigrés analphabètes, Azouz Begag est convaincu que s’il est devenu écrivain , c’est parce que le destin l’a voulu. «C’est mon “mektoub”, dit-il. «C’est le destin qui m’a mis entre les mains un crayon et un papier». Marié à une Française, il est aujourd’hui papa de deux fillettes...