Actualités - CHRONOLOGIE
Synonyme de terrorisme urbain dans les années 70 La Fraction Armée Rouge annonce sa dissolution
le 21 avril 1998 à 00h00
L’organisation terroriste allemande d’extrême gauche Fraction Armée rouge (RAF) a annoncé sa dissolution dans une lettre qui reste à authentifier envoyée à une agence de presse, a annoncé hier le Parquet fédéral à Karlsruhe (ouest). La lettre de 8 pages, frappée du sigle de la RAF — une étoile barrée d’un pistolet mitrailleur — mais ne portant aucune signature, doit encore être authentifiée par la police criminelle (BKA), a souligné le Parquet fédéral, compétent pour les affaires de terrorisme. Les auteurs de la lettre, qui se présentent comme des membres de la RAF, affirment: «Nous mettons fin à ce projet. La guérilla urbaine menée par la RAF appartient désormais à l’histoire». «La RAF était la tentative révolutionnaire d’une minorité (contre la tendance de cette société) à contribuer au renversement des relations capitalistes», poursuivent les auteurs de la lettre. «La fin de ce projet montre que nous n’avons pas pu nous imposer sur cette voie. Mais cela ne contredit pas la nécessité et la légitimité de la révolte. La RAF a été le résultat de notre décision de nous battre aux côtés de ceux qui partout dans le monde luttaient pour leur libération», rappellent-ils. La lettre reconnaît ensuite que «la tentative de la RAF de s’adapter aux années 1990 était irréaliste». Ses auteurs reconnaissent également de «graves erreurs tactiques» dans la mise en œuvre de ses buts. La RAF est née en 1970, succédant au groupe d’extrême-gauche formé par Andreas Baader et Ulrike Meinhof, issu de la mouvance estudiantine qui remettait en cause le fonctionnement de la société. Elle s’inspirait du type de lutte pratiquée par des groupes de guérilla en Amérique latine. Elle a commis des dizaines d’actes de terrorisme dans les années 70/80 contre les forces américaines en Allemagne, des hommes politiques, des magistrats ou des dirigeants de l’industrie. Ses actions ont culminé en 1977 avec l’assassinat du procureur fédéral Sigfried Buback (avril) et du banquier Juergen Ponto (juillet), l’enlèvement le 5 septembre du patron des patrons allemands Hanns-Martin Schleyer, ancien SS, et son exécution, un mois et demi plus tard. La découverte du corps de Schleyer avait coïncidé, à quelques heures près, avec le suicide dans leurs cellules de la prison de Stammehim (sud-ouest) de Baader et de deux autres membres de la RAF, Jan-Carl Raspe et Gudrun Ensslin, et l’échec d’un détournement d’avion sur Mogadiscio par un commando palestinien, qui réclamait leur libération et celle de militants du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). La RAF avait annoncé le 13 avril 1992 la suspension de ses attentats, un an après avoir assassiné le chef de l’Office de privatisation dans l’ex-RDA Detlev Karsten Rohwedder. Depuis, elle n’avait plus fait parler d’elle. (AFP)
L’organisation terroriste allemande d’extrême gauche Fraction Armée rouge (RAF) a annoncé sa dissolution dans une lettre qui reste à authentifier envoyée à une agence de presse, a annoncé hier le Parquet fédéral à Karlsruhe (ouest). La lettre de 8 pages, frappée du sigle de la RAF — une étoile barrée d’un pistolet mitrailleur — mais ne portant aucune signature, doit encore être authentifiée par la police criminelle (BKA), a souligné le Parquet fédéral, compétent pour les affaires de terrorisme. Les auteurs de la lettre, qui se présentent comme des membres de la RAF, affirment: «Nous mettons fin à ce projet. La guérilla urbaine menée par la RAF appartient désormais à l’histoire». «La RAF était la tentative révolutionnaire d’une minorité (contre la tendance de cette société) à contribuer au...