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L'emprunt d'un milliard de dollars, un indice de confiance dans l'économie libanaise, souligne Salamé Le gouverneur de la BDL exclut toute dévaluation de la livre
le 21 avril 1998 à 00h00
Le gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé, a estimé que l’emprunt d’un milliard de dollars est un indice de confiance dans l’économie libanaise, prévoyant, en outre, que la balance des paiements enregistrera cette année un excédent supérieur à celui de l’année dernière. Il a, par ailleurs, souligné que la dévaluation de la monnaie nationale n’est d’aucune utilité pour le secteur de l’économie, relevant que la B.D.L. constitue la première ligne de défense de l’économie nationale. Dans une interview accordée à la revue «Al-Bunuk» (Les Banques), M. Salamé a indiqué que cet emprunt exprime la confiance du marché dans l’avenir économique du Liban, après la vague de scepticisme soulevée par les rapports des agences internationales de notation relatifs à la situation financière du Liban. M. Salamé a poursuivi en remarquant que les établissements de crédit libanais ont participé, pour la première fois, à la mise en souscription de l’émission en dollars. Pour ce qui est de l’Etat libanais, a ajouté M. Salamé, cet emprunt substitue à une dette en livres libanaises une dette libellée en dollars, ce qui aura pour conséquence de ménager des économies sensibles pour le Trésor. Il participera en outre, a-t-il encore dit, à augmenter les réserves en devises fortes de la B.D.L. d’un montant d’un milliard de dollars. Répondant ensuite aux rumeurs qui ont fait état de l’orientation du gouvernement à attirer les dépôts, libellés en dollars, des établissements de crédit après avoir réussi précédemment à attirer les dépôts en livres libanaises de ces mêmes établissements par le biais des bons du Trésor, M. Salamé a dit: 1. La souscription obligatoire des banques aux bons du Trésor en livres libanaises a été supprimée, comme on le sait, au mois de février 1997. Donc, il n’existe plus aucune obligation pour les banques d’utiliser leurs liquidités pour souscrire à ces bons (...). Elles ne sont pas, non plus, tenues de le faire pour les émissions de bons libellés en dollars. A ce propos, il y a lieu de remarquer que les banques, qui ont souscrit à la dernière émission, l’ont fait en raison du surplus de liquidités élevées en dollars qu’elles détiennent, le taux de dollarisation des dépôts se rapprochant des 66%, et l’exploitation de ce surplus en devises étrangères ne dépassant pas les 55%, alors que le taux autorisé est de 70%. 2. Ces bons font partie de la liquidité qu’il appartient à toute banque de détenir, et dont le taux est de 30%, afin qu’elle soit en mesure de faire face à toute éventualité, dont celle de retraits de dollars. Sur le point de savoir quelle est la part des banques libanaises dans la dernière émission, M. Salamé a dit que la demande a été dans les limites d’un milliard 300 millions de dollars, dont une grande partie est allée aux étrangers. Toutefois, la priorité a été donnée à la satisfaction des demandes des institutions libanaises aux termes des précédents accords conclus avec elles. Tout compte fait, a-t-il précisé, leur part a représenté 65% contre 35% pour les institutions non libanaises. Prié de donner son avis sur la conjoncture financière et économique du pays, M. Salamé a indiqué que celle-ci est dominée, sur le plan intérieur, par l’échéance des élections présidentielles, qui influe sur le comportement des investisseurs, et, sur le plan régional, par la question du retrait israélien du Liban-Sud, qui a également des retombées sur l’économie et les investissements. Si l’on arrive à dépasser ces échéances sans retombées négatives, l’on pourrait tabler alors sur un taux de croissance dans les limites de 5% en 1998. Pour ce qui est de la balance des paiements, M. Salamé a estimé qu’eu égard à l’afflux des capitaux, il est possible de prévoir un excédent de cette balance, en 1988, supérieur à celui de l’année dernière. Quant au taux d’inflation, a-t-il ajouté, il pourrait varier entre 8 et 5%. Evoquant ensuite le déficit budgétaire, M. Salamé a remarqué que 1997 avait été une mauvaise année sur ce plan, le taux du déficit ayant dépassé les 20% du Produit intérieur brut et atteint les 60% du budget. Toutefois, a-t-il poursuivi, le premier trimestre de cette année a enregistré un déficit inférieur à 30%. Prié de dire s’il prévoit une dévaluation de la livre libanaise, M. Salamé a dit qu’à aucun moment cette question n’a été envisagée, car celle-ci serait inutile pour l’économie et de nature à entraîner une hausse de l’inflation, une érosion du pouvoir d’achat et des troubles sociaux. Après avoir souligné que la B.D.L. est aujourd’hui la première ligne de défense de l’économie libanaise, M. Salamé a précisé que son plan d’action pour cette année consiste essentiellement à freiner l’inflation, ce qui nécessite la préservation du taux de change de la livre libanaise, à poursuivre l’opération de fusion des banques sans contrainte et à relever le taux de solvabilité bancaires de 2 à 2,5%.
Le gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé, a estimé que l’emprunt d’un milliard de dollars est un indice de confiance dans l’économie libanaise, prévoyant, en outre, que la balance des paiements enregistrera cette année un excédent supérieur à celui de l’année dernière. Il a, par ailleurs, souligné que la dévaluation de la monnaie nationale n’est d’aucune utilité pour le secteur de l’économie, relevant que la B.D.L. constitue la première ligne de défense de l’économie nationale. Dans une interview accordée à la revue «Al-Bunuk» (Les Banques), M. Salamé a indiqué que cet emprunt exprime la confiance du marché dans l’avenir économique du Liban, après la vague de scepticisme soulevée par les rapports des agences internationales de notation relatifs à la situation financière du Liban....
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