Actualités - CHRONOLOGIE
Le premier ministre canadien à Cuba : un pied de nez à Washington
le 21 avril 1998 à 00h00
La visite à Cuba du premier ministre canadien Jean Chrétien les 27 et 28 avril constitue un véritable pied de nez à la politique d’isolement poursuivie par Washington depuis bientôt quarante ans sans réussir à mettre en danger le régime de Fidel Castro. M. Chrétien sera le premier chef de gouvernement canadien à se rendre à La Havane en visite officielle depuis la visite de Pierre Trudeau en 1976. Il se rendra à Cuba à l’invitation du président Fidel Castro, a souligné dimanche un communiqué du ministère cubain des Affaires étrangères. Outre des entretiens avec le président cubain, le programme du premier ministre canadien prévoit aussi l’inauguration du troisième terminal de l’aéroport Jose Marti à La Havane, construit avec un financement canadien. Cette visite a été annoncée à Santiago puis confirmée à La Havane sans attendre la clôture du IIe Sommet des Amériques qui se tenait dans la capitale chilienne et au cours duquel le grand exclu Fidel Castro a bien occupé les esprits de ses 34 collègues au pouvoir de l’Alaska à la Terre de Feu. Ottawa pratique avec La Havane une «collaboration constructive». Celle-ci a été formalisée en janvier 1997 par une déclaration conjointe lors d’une visite sans précédent à Cuba du ministre canadien des Affaires étrangères Lloyd Axworthy. Dans ce texte, Cuba a accepté pour la première fois de collaborer avec un pays tiers en matière de droits de l’homme. «Parler de tout» Fruit du dialogue entre les deux pays, Ottawa a accueilli au début du mois d’avril une douzaine de prisonniers politiques dont la libération, à la demande du pape Jean-Paul II, avait été conditionnée à leur exil par les autorités cubaines. M. Chrétien a d’ailleurs annoncé qu’il entendait «parler de tout» à Cuba, notamment des «changements qui s’imposent» dans l’île. Le développement des relations économiques entre les deux pays sera aussi à l’ordre du jour: des entreprises canadiennes ont engagé d’importants investissements à Cuba en dépit des menaces de représailles américaines dans le cadre de la loi Helms-Burton. Le président américain Bill Clinton souhaite que le premier ministre canadien fasse pression sur Fidel Castro pour promouvoir une ouverture démocratique à La Havane: tel est «l’objectif» de «l’élément important de ce voyage», a jugé à Santiago M. Sandy Berger, conseiller du président Clinton pour les questions de sécurité nationale. Plusieurs pays latino-américains ont préconisé ces derniers temps une «réintégration» de Cuba à l’OEA en citant avec insistance l’exhortation lancée par le pape Jean-Paul II lors de sa visite dans l’île du 21 au 25 janvier: Que Cuba s’ouvre au monde, que le monde s’ouvre à Cuba». (AFP)
La visite à Cuba du premier ministre canadien Jean Chrétien les 27 et 28 avril constitue un véritable pied de nez à la politique d’isolement poursuivie par Washington depuis bientôt quarante ans sans réussir à mettre en danger le régime de Fidel Castro. M. Chrétien sera le premier chef de gouvernement canadien à se rendre à La Havane en visite officielle depuis la visite de Pierre Trudeau en 1976. Il se rendra à Cuba à l’invitation du président Fidel Castro, a souligné dimanche un communiqué du ministère cubain des Affaires étrangères. Outre des entretiens avec le président cubain, le programme du premier ministre canadien prévoit aussi l’inauguration du troisième terminal de l’aéroport Jose Marti à La Havane, construit avec un financement canadien. Cette visite a été annoncée à Santiago puis...
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