Actualités - CHRONOLOGIE
En liberté provisoire depuis mercredi, Gholamhossein Karbastrchi a repris discrètement ses fonctions Le président du parlement iranien réclame le jugement du maire de Téhéran
le 21 avril 1998 à 00h00
Le maire de Téhéran, Gholamhossein Karbastchi, sorti de prison mercredi, a regagné discrètement son bureau dimanche, alors que le chef du courant conservateur demandait la tenue d’un procès contre lui. Le maire, considéré comme l’un des piliers du courant réformateur iranien, est arrivé à la mairie à bord d’une Toyota blanche, décorée de couronnes de fleurs et d’affiches à son effigie. Il a été conduit rapidement et directement à l’intérieur du bâtiment, sans s’arrêter devant la petite foule de quatre à cinq cents sympathisants et les journalistes qui l’attendaient. M. Karbastchi a simplement affirmé ne «pas pouvoir prédire» les suites de l’affaire qui le touche et a appelé le personnel municipal à ne pas se préoccuper de son cas personnel mais à «intensifier son travail». Cinq moutons, attachés depuis la matinée devant les locaux de la mairie, dans un quartier du centre de la ville, ont été sacrifiés par les manifestants, conformément à une tradition musulmane de bienvenue. La mise en liberté provisoire de M. Karbastchi, réclamée par la faction réformatrice du régime, a apaisé les tensions au sein du régime, mais l’affaire semble loin d’être close. Le président du Parlement Ali Akbar Nategh-Nouri, chef de file du courant conservateur, a demandé dimanche «la tenue d’un procès et un jugement équitable» pour le maire. «J’espère que le pouvoir judiciaire poursuivra dans le calme et loin de toute tension l’affaire devant une cour, sur la base de la justice et de l’équité», a souligné M. Nategh-Nouri dans un discours devant le Parlement. «Nous sommes tous en faveur de la justice et personne n’est opposé à son application», a-t-il ajouté. Détournement de fonds Inculpé de corruption, le maire de Téhéran a été remis en liberté mercredi soir après voir passé une douzaine de jours en détention à la prison d’Evine, dans le nord de la capitale iranienne. Il a été libéré sur ordre écrit du Guide de la république islamique, l’ayatollah Ali Khameneï, à la suite d’une requête en ce sens du président Mohammad Khatami, qui a fait valoir que cette affaire était préjudiciable à l’ensemble du régime islamique et mettait en péril l’ordre public. Son arrestation avait provoqué une crise politique sans précédent entre le gouvernement à dominante modérée de M. Khatami, dont M. Karbastchi est un proche, et le pouvoir judiciaire, bastion des conservateurs. Elle avait été dénoncée par les modérés comme un coup monté pour affaiblir le gouvernement du président Khatami, mais applaudie par les médias pro-conservateurs qui avaient réclamé du pouvoir judiciaire une enquête sur «la corruption massive» à la municipalité. La justice avait lancé un mandat d’arrêt et ordonné la mise en détention provisoire du puissant maire le 4 avril, en l’accusant de «détournement de fonds publics». La crise politique a provoqué des affrontements violents mardi dernier devant l’université de Téhéran et au siège même du ministère de l’Intérieur. Des heurts avaient opposé des manifestants pro-Karbastchi à des opposants et à la police, faisant quatre blessés alors qu’une douzaine de personnes ont été arrêtées. M. Karbastchi, 44 ans, nommé maire de Téhéran en 1989, s’est distingué par sa politique de grands travaux et d’ouverture culturelle à la tête de cette capitale de quelque 10 millions d’habitants. Technocrate à poigne, il est la bête noire du courant conservateur qui lui reproche ses méthodes de gestion «à l’occidentale» et a plusieurs fois accusé la municipalité de corruption. (AFP)
Le maire de Téhéran, Gholamhossein Karbastchi, sorti de prison mercredi, a regagné discrètement son bureau dimanche, alors que le chef du courant conservateur demandait la tenue d’un procès contre lui. Le maire, considéré comme l’un des piliers du courant réformateur iranien, est arrivé à la mairie à bord d’une Toyota blanche, décorée de couronnes de fleurs et d’affiches à son effigie. Il a été conduit rapidement et directement à l’intérieur du bâtiment, sans s’arrêter devant la petite foule de quatre à cinq cents sympathisants et les journalistes qui l’attendaient. M. Karbastchi a simplement affirmé ne «pas pouvoir prédire» les suites de l’affaire qui le touche et a appelé le personnel municipal à ne pas se préoccuper de son cas personnel mais à «intensifier son travail». Cinq moutons,...