Actualités - CHRONOLOGIE
Résultat espéré : l'appui diplomatique de Washington
le 21 avril 1998 à 00h00
Le régime communiste chinois, qui a libéré Wang Dan, le héros de Tiananmen, cherche à obtenir ainsi un soutien accru des Etats-Unis, sans pour autant évoluer vers une ouverture politique interne, estiment les analystes. La grâce accordée à Wang Dan, 29 ans, et son départ immédiat pour les Etats-Unis, à tous les dehors d’un «accord tacite» entre Washington et Pékin, à deux mois de la visite en Chine de Bill Clinton, déclare un diplomate occidental en poste à Pékin. «Il apparaît clairement qu’un marchandage a eu lieu d’une manière ou d’une autre», ajoute-t-il, tout en soulignant que les Chinois refusent habituellement de mettre le cas de dissidents sur la table lors de discussions diplomatiques. Washington a certainement fait remarquer à Pékin que la visite de Bill Clinton serait moins réussie si le président doit être harcelé sans cesse par la presse américaine au sujet des droits de l’homme en Chine, remarque le diplomate. «Les Américains ont dû clairement faire savoir aux Chinois qu’une libération de Wang Dan rendrait grandement service», observe-t-il. La visite de M. Clinton doit être la première tournée chinoise d’un président américain depuis celle de George Bush début 1989, quelques mois avant la répression sanglante du «Printemps de Pékin», à l’origine d’une longue dégradation des relations entre les deux pays. Washington peut déjà se prévaloir d’avoir «fait sa part» en acceptant de ne pas condamner la Chine cette année devant la Commission des droits de l’homme de l’ONU, souligne le diplomate. Pour Robin Munro, chef du bureau de Hong Kong de l’association Human Rights Watch/Asia, la libération de M. Wang ne «prouve aucunement» que la Chine s’apprête à assouplir la répression de la dissidence politique. «C’est un geste cynique et calculé du gouvernement chinois», dit-il. Selon lui, la libération de Wang Dan, qui avait été condamné en octobre 1995 à 11 ans de prison pour sédition, permet au régime de Pékin de gagner sur les deux tableaux. «D’un côté, ils exilent et marginalisent un dissident en lui faisant quitter le pays, et de l’autre ils recueillent des louanges excessifs de la part des gouvernements occidentaux». (AFP)
Le régime communiste chinois, qui a libéré Wang Dan, le héros de Tiananmen, cherche à obtenir ainsi un soutien accru des Etats-Unis, sans pour autant évoluer vers une ouverture politique interne, estiment les analystes. La grâce accordée à Wang Dan, 29 ans, et son départ immédiat pour les Etats-Unis, à tous les dehors d’un «accord tacite» entre Washington et Pékin, à deux mois de la visite en Chine de Bill Clinton, déclare un diplomate occidental en poste à Pékin. «Il apparaît clairement qu’un marchandage a eu lieu d’une manière ou d’une autre», ajoute-t-il, tout en soulignant que les Chinois refusent habituellement de mettre le cas de dissidents sur la table lors de discussions diplomatiques. Washington a certainement fait remarquer à Pékin que la visite de Bill Clinton serait moins réussie si le...