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Actualités - ANALYSE

Pour l'assurance au Liban, un nouveau positionnement est urgent

Le monde de l’assurance est sur la sellette; les réunions professionnelles succèdent aux séminaires et les consultations entre les différents opérateurs font légion. Cette industrie de services est donc en pleine mutation. Si le Liban est essentiellement un pays de services, il n’en est pas, pour autant, rayonnant pour tous les services. Ainsi, le secteur bancaire, fort d’une législation encourageante (secret bancaire et autre fiducie), a su tirer parti du contexte économique libanais. Par contre, les 82 compagnies d’assurances qui opèrent sur le territoire sont aujourd’hui sur la sellette. Dumping, mauvaise répartition des risques, manque évident de solvabilité et un professionnalisme qui laisse à désirer ont donné à penser à une restructuration de la profession. Un assainissement semble s’opérer; mais est-ce assez? En effet, même si aujourd’hui le monde des assurances au Liban retrouve des normes de fonctionnement, ne manque-t-il pas un cadre législatif et fiscal adéquat? Si la question de la solvabilité des assurances est importante pour le consommateur, un nouveau positionnement n’est-il pas nécessaire pour l’avenir de l’assurance libanaise? En matière d’assurances, il est bon de rappeler que le Liban a toujours été un terrain favorable et même le seul pays de la région et de la Méditerranée du Sud. Ceci a impliqué une prolifération des compagnies et donc un prosélytisme assez large. La guerre et l’esprit monopolistique de l’entrepreneur libanais ont contribué à instituer un marché tourné vers l’intérieur où tous les coups ont été permis et où l’essentiel a été longtemps de produire des volumes de primes sans se soucier vraiment de la qualité des risques ni pour le consommateur ni pour les compagnies, aussi en termes de rentabilité. Les quelques chiffres annoncés par certaines publications spécialisées font état de 380 millions de dollars seulement de primes annuelles totalisées au Liban. Avec à peine plus de cent dollars de prime moyenne par habitant, le Liban arrive encore en tête des pays arabes. Au Maroc, par exemple, cette moyenne est de 25$. Le principal handicap au développement de ce secteur est certainement le manque d’effet de taille, dans un métier où le nombre est facteur de réussite. L’identification des besoins reste aussi incertaine, ainsi que la structure des produits. Selon un spécialiste interrogé, «l’assurance est avant tout un métier qui se distingue par la qualité des services; ceux-ci doivent être développés au Liban». Le volume: cette clé de voûte est aussi celle des grands groupes internationaux. Dans un contexte de globalisation des marchés, le monde des assurances s’est engouffré littéralement dans une guerre sans merci, faisant exploser toutes les idées reçues de cloisonnement à tous les niveaux, créant de nouveaux métiers, rejoignant les banques ou fusionnant à coups d’OPA plus ou moins sauvages. En fait, l’enjeu des compagnies d’assurances réside non pas dans l’assurance de vélomoteurs ou même de risques hospitaliers, mais dans les contrats juteux d’assurances- vie et de constitution de retraite. La retraite, assurée dans certains pays par des caisses nationales de plus en plus en déficit, n’aura d’ailleurs d’avenir que dans les systèmes de capitalisation avec par ailleurs un minimum assuré aux plus démunis par la communauté. En Europe, il est d’ailleurs prévu qu’en 2018 serait recensé un actif pour un retraité; alors quid des systèmes classiques de retraite? Ainsi, les puissants groupes financiers que représentent les compagnies d’assurances, à l’échelle mondiale, s’adaptent à un nouveau marché global. En cinq ans, ces industries ont connu plus de changements que depuis les cinquante dernières années. L’objectif est clair: être prêt pour l’échéance de l’ouverture totale des frontières en 2002. Pour ce faire, les maîtres-mots sont: la crédibilité, la présence internationale et la disponibilité 24h/24 pour le client. Face à cette situation, comment doit se positionner l’assurance libanaise de demain? Certaines compagnies libanaises ont une stratégie dans ce sens; mais peuvent-elles envisager un développement seules? Selon certains observateurs, les réponses à ces questions devraient poindre prochainement à travers des changements radicaux opérés tant au niveau du secteur privé que du secteur public.
Le monde de l’assurance est sur la sellette; les réunions professionnelles succèdent aux séminaires et les consultations entre les différents opérateurs font légion. Cette industrie de services est donc en pleine mutation. Si le Liban est essentiellement un pays de services, il n’en est pas, pour autant, rayonnant pour tous les services. Ainsi, le secteur bancaire, fort d’une législation encourageante (secret bancaire et autre fiducie), a su tirer parti du contexte économique libanais. Par contre, les 82 compagnies d’assurances qui opèrent sur le territoire sont aujourd’hui sur la sellette. Dumping, mauvaise répartition des risques, manque évident de solvabilité et un professionnalisme qui laisse à désirer ont donné à penser à une restructuration de la profession. Un assainissement semble s’opérer; mais...