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Actualités - CHRONOLOGIE

Enquête parlementaire sur la fortune personnelle de Ciller (photo)

L’assemblée nationale turque a décidé d’ouvrir une enquête parlementaire sur la fortune personnelle de l’ancien premier ministre Tansu Ciller, décision qui pourrait entraîner la fin de sa carrière politique. Une large majorité de députés, appartenant principalement à l’actuelle coalition gouvernementale et à la gauche, ont voté une motion demandant l’ouverture d’une enquête. Les députés du parti de la Juste voie (DYP, droite) de Mme Ciller ont boycotté la séance et de nombreux députés islamistes ont soutenu Mme Ciller. A la suite de ce vote, une commission parlementaire sera constituée pour enquêter sur la fortune de Mme Ciller, a déclaré le président adjoint du parlement, Hasan Korkmazcan. Si le rapport de cette commission accuse Mme Ciller de corruption et si l’assemblée plénière approuve ce rapport, elle sera déférée devant la Cour constitutionnelle. Selon la Constitution, tout parlementaire condamné par cette Cour est interdit de politique définitivement. Le rapport de la commission d’enquête doit être remis dans les deux mois qui suivent sa formation, selon la procédure du Parlement. «C’est la première fois qu’une deuxième enquête est lancée en deux ans contre un chef de parti politique dans l’histoire de la Turquie, c’est une violation flagrante de la Constitution», a déclaré Mme Ciller juste avant le vote. Mme Ciller, sur qui des accusations de corruption lorsqu’elle était au pouvoir pèsent depuis longtemps, avait déjà fait l’objet d’une procédure similaire en 1996 lorsqu’elle était vice premier ministre dans un gouvernement de coalition à dominante islamiste dirigé par Necmettin Erbakan. Elle avait alors échappé de peu à l’envoi devant la Haute cour grâce au soutien des députés islamistes et aussi parce que son parti détenait à l’époque quelque 130 sièges au Parlement sur 550. Or aujourd’hui, l’arithmétique parlementaire n’est plus en sa faveur, le DYP ne comptant plus que 92 députés et l’alliance de facto DYP-islamistes n’ayant plus la majorité ni au sein des commissions ni en assemblée plénière. Le vote fait suite au dépôt le mois dernier d’une motion demandant l’ouverture d’une enquête sur les biens de Mme Ciller par des députés des trois partis de l’actuelle coalition gouvernementale, dirigée par Mesut Yilmaz. «M. Yilmaz et ses partenaires semblent déterminés à effacer Mme Ciller de la scène politique turque. Elle pourrait voir sa carrière politique s’effondrer», a déclaré un analyste, Kemal Can. «M. Yilmaz vise ainsi à unifier son parti de la Mère Patrie (Anap, droite) avec le DYP de sa rivale Mme Ciller», a ajouté M. Can. Une vive animosité existe entre M. Yilmaz et Mme Ciller, qui se font une concurrence acharnée pour le leadership de la droite. Première femme premier ministre de Turquie, Mme Ciller, 52 ans, a dirigé le gouvernement de juillet 1993 à mars 1996. Elle nie toutes les accusations portées à son encontre. En anticipation du vote, son parti avait décidé de boycotter partiellement les travaux du parlement. (AFP)
L’assemblée nationale turque a décidé d’ouvrir une enquête parlementaire sur la fortune personnelle de l’ancien premier ministre Tansu Ciller, décision qui pourrait entraîner la fin de sa carrière politique. Une large majorité de députés, appartenant principalement à l’actuelle coalition gouvernementale et à la gauche, ont voté une motion demandant l’ouverture d’une enquête. Les députés du parti de la Juste voie (DYP, droite) de Mme Ciller ont boycotté la séance et de nombreux députés islamistes ont soutenu Mme Ciller. A la suite de ce vote, une commission parlementaire sera constituée pour enquêter sur la fortune de Mme Ciller, a déclaré le président adjoint du parlement, Hasan Korkmazcan. Si le rapport de cette commission accuse Mme Ciller de corruption et si l’assemblée plénière approuve ce...