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Actualités - CHRONOLOGIE

Cuba, grand absent du sommet des Amériques

Tous les Etats d’Amérique latine doivent participer ce week-end au deuxième sommet des Amériques, consacré aux réformes économiques et démocratiques du continent. Trente-quatre Etats sauf un: Cuba. Bien que physiquement absente, l’île communiste sera au centre de la majorité des discussions même si elle ne figure pas à l’ordre du jour officiel. Malgré un assouplissement de l’embargo économique de Washington contre La Havane au cours des derniers mois, les relations américano-cubaines restent suffisamment tendues pour que les dirigeants communistes n’aient pas été conviés à Santiago. Cependant, de source officielle chilienne, on estime que les pays latino-américains ne se priveront pas de plaider la cause de Cuba auprès de Bill Clinton afin qu’il accepte de nouvelles concessions. «Aucune nation ne souhaite ouvertement toucher à la question très controversée de Cuba et faire face à des représailles potentielles des Etats-Unis. Mais il s’agira davantage de trouver comment intégrer l’île à notre région qu’à l’en isoler», a-t-on appris de même source. La ligne officielle veut que Cuba n’ait pas sollicité d’invitation et qu’aucun autre pays d’Amérique latine n’ait souhaité sa présence à ce sommet de deux jours. Déjà en 1994, les représentants du régime de Fidel Castro n’avaient pas participé au premier Sommet des Amériques, à Miami. Pourtant , la fin du tunnel pourrait être plus proche que prévue. En mars dernier, Bill Clinton a autorisé la reprise des vols à caractère humanitaire à destination de Cuba frappé par l’embargo américain depuis 36 ans. Le président américain a également accepté que les ressortissants cubano-américains fassent parvenir jusqu’à 1.200 dollars par an à leurs proches restés sur l’île et demandé à ce que les procédures de vente de matériel médical et de médicaments soient accélérées. «Sincèrement, le moment est venu que les Etats-Unis révisent leur politique cubaine», a déclaré le ministre des Affaires étrangères chilien, Jose Miguel Insulza. «Non seulement parce que nous ne partageons pas (cette position américaine) mais également parce qu’elle s’est avérée vaine depuis trente ans», a-t-il expliqué. Le chef de la diplomatie chilienne a espéré que La Havane participerait au prochain Sommet des Amériques. Zone de libre-échange A Cuba, on a appris que le gouvernement travaillait à une déclaration sur sa non-participation au sommet qui devrait être diffusée dans «les prochains jours». «Nous n’assisterons pas au sommet parce que nous n’avons pas été invités, c’est aussi simple que cela», a expliqué un responsable de l’ambassade cubaine à Santiago. Si Cuba tient le haut de l’ordre du jour officieux, deux grands sujets occuperont officiellement les représentants des 34 pays participant au sommet de Santiago: le lancement de la Zone de libre-échange des Amériques (FTAA) et l’avancée des réformes démocratiques du continent. La FTAA doit faciliter la circulation des biens et des services dans la région, qui représentent 40% des importations globales des Etats-Unis. Les participants doivent également aborder le thème de la politique sociale, de l’éducation, de la pauvreté et de la discrimination.«La démocratie et les réformes de marché sont les deux faces d’une même pièce», a expliqué la semaine dernière l’émissaire spécial de Bill Clinton en Amérique latine, Thomas McLarty; «La première génération de réformes ne peut survivre sans une seconde génération destinée à renforcer la démocratie», avait-il ajouté. Même si les gouvernements des 34 pays représentés ont tous été démocratiquement élus, la liberté d’expression reste limitée et les systèmes judiciaires défaillants. «Le respect des droits de l’homme n’est pas allé de pair avec la démocratisation», peut-on lire dans le document d’avant-sommet diffusé par l’organisation Human Rights Watch Americas. «La torture, la brutalité policière, les détentions arbitraires, le harcèlement des journalistes et même les exécutions extra-judiciaires sont monnaie courante dans la région», continue le document. Les participants devraient également confirmer la création d’une alliance pour lutter contre le trafic de stupéfiants, dont l’organe principal sera sous la responsabilité de l’Organisation des Etats américains (OEA). Par ailleurs, le président Clinton est arrivé au Chili pour une visite officielle de deux jours avant l’ouverture du sommet, samedi. Il devait rencontrer dans la journée le président Frei, le second chef de l’Etat démocratiquement élu depuis le départ du général Pinochet en 1990 et assister à une session du parlement. (Reuters)
Tous les Etats d’Amérique latine doivent participer ce week-end au deuxième sommet des Amériques, consacré aux réformes économiques et démocratiques du continent. Trente-quatre Etats sauf un: Cuba. Bien que physiquement absente, l’île communiste sera au centre de la majorité des discussions même si elle ne figure pas à l’ordre du jour officiel. Malgré un assouplissement de l’embargo économique de Washington contre La Havane au cours des derniers mois, les relations américano-cubaines restent suffisamment tendues pour que les dirigeants communistes n’aient pas été conviés à Santiago. Cependant, de source officielle chilienne, on estime que les pays latino-américains ne se priveront pas de plaider la cause de Cuba auprès de Bill Clinton afin qu’il accepte de nouvelles concessions. «Aucune nation ne...