Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Serbes et albanais s'accusent mutuellement de préparer des opérations armées La tension recommence à monter au Kosovo

La tension monte à nouveau au Kosovo (sud de la Serbie), Serbes et Albanais s’accusant mutuellement de préparer des actions armées, à une semaine d’un référendum dont l’issue devrait confirmer le rejet par Belgrade d’une médiation internationale. Depuis plusieurs jours, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), principal parti albanais d’opposition fait état d’«importants mouvements» de l’armée yougoslave dans l’ouest de la province, à la frontière avec l’Albanie et en bordure de la Drenica. La Drenica, une région du centre du Kosovo, a été fin février et début mars le théâtre d’opérations de la police serbe qui ont fait plus de 80 morts côté albanais, dont une vingtaine de femmes et enfants. «De nouvelles attaques serbes, semblables à celles de la Drenica, sont à craindre», affirme la LDK, faisant état d’un «afflux» de renforts en armements et en effectifs policiers, militaires et paramilitaires. Le quotidien en langue albanaise «Bujku», proche de la LDK, affirme que la «situation se dégrade» dans douze villages des environs de Srbica (Drenica), «assiégés» depuis 42 jours. «Les Serbes y construisent de nouvelles fortifications et encerclent la région de champs de mines», selon un responsable de la LDK, Idriz Reci, cité par «Bujku». Les Albanais, selon ce journal, continuent de subir des sévices aux points de contrôle dressés par les forces serbes, qui par ailleurs «pillent et endommagent des maisons albanaises par des bombardements quotidiens». De leur côté, les Serbes ont fait état de «menées terroristes albanaises» dans des villages du sud-ouest de la province, d’où une trentaine de familles serbes auraient fui ces derniers jours pour se «mettre à l’abri» à Decani, bourgade séparée de l’Albanie par le massif des Prokletije, qui culmine à 2.650 mètres d’altitude. La presse affirme que dans les villages, Serbes et Albanais organisent des gardes la nuit, craignant des attaques. Le sort des Serbes du Kosovo, où ils sont 150.000 parmi quelque 1,8 million d’Albanais, est exploité par les médias officiels, comme cela a été le cas pendant la période ayant précédé en 1989 la suppression de l’autonomie du Kosovo par Slobodan Milosevic. Faisant jouer la fibre nationaliste, le président Milosevic avait réussi à galvaniser les Serbes et à asseoir son pouvoir. Un pouvoir qui semble toujours stable, malgré quelques brèches ouvertes par l’opposition et la communauté internationale, mais refermées aussitôt par le fin tacticien qu’est M. Milosevic. L’agence officielle Tanjug fait état d’appels quotidiens des Serbes de Decani demandant à Belgrade de «prendre les mesures nécessaires» pour les protéger contre les «terroristes albanais». Selon des témoignages rapportés par Tanjug, des villageois serbes ont été «interpellés» et «maltraités» par des Albanais armés, qui auraient imposé un couvre-feu à partir de 19h. D’après ces témoignages, «un grand nombre de terroristes armés» disposerait dans la région de Decani de «bunkers bien protégés et équipés d’armements modernes». De leur côté, les hommes politiques campent sur leurs positions en avançant des propositions inacceptables pour l’autre partie. Le principal leader albanais, Ibrahim Rugova, a nommé une équipe de conseillers qui a proposé une ébauche de plate-forme de négociation reposant sur l’autodétermination et l’indépendance, deux principes dont Belgrade ne veut pas entendre parler. De son côté, une délégation serbe, renforcée par un représentant yougoslave, est venue jeudi à Pristina proposer la création d’un Parlement au Kosovo. Les dirigeants albanais ont ignoré ce onzième rendez-vous que leur donnaient les Serbes. Les Albanais «ont vu à la télévision les villages brûlés et les colonnes de réfugiés» pendant la guerre en Bosnie (1992-1995), et «c’est ce qui les attend si on en vient à une guerre» au Kosovo, a averti le vice-premier ministre ultranationaliste serbe Vojislav Seselj. (AFP)
La tension monte à nouveau au Kosovo (sud de la Serbie), Serbes et Albanais s’accusant mutuellement de préparer des actions armées, à une semaine d’un référendum dont l’issue devrait confirmer le rejet par Belgrade d’une médiation internationale. Depuis plusieurs jours, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), principal parti albanais d’opposition fait état d’«importants mouvements» de l’armée yougoslave dans l’ouest de la province, à la frontière avec l’Albanie et en bordure de la Drenica. La Drenica, une région du centre du Kosovo, a été fin février et début mars le théâtre d’opérations de la police serbe qui ont fait plus de 80 morts côté albanais, dont une vingtaine de femmes et enfants. «De nouvelles attaques serbes, semblables à celles de la Drenica, sont à craindre», affirme la LDK,...