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Actualités - CHRONOLOGIE

La mort de Pol Pot renvoie Washington à la case départ (photo)

Le corps de Pol Pot a été exhibé mais le fantôme de l’ancien dirigeant historique des Khmers rouges risques de hanter longtemps encore les Etats-Unis, amenant Washington à revoir son engagement dans le sud-est asiatique. La mort du dictateur, que le département d’Etat considérait comme l’un des pires criminels de guerre de ce siècle, a en effet fait apparaître l’absence de direction claire dans la politique américaine au Cambodge. Le décès de Pol Pot intervient alors que les pressions s’intensifiaient pour l’obliger à comparaître devant un tribunal international pour crimes contre l’humanité. Numéro un du régime khmer rouge de 1975 à 1979, il est tenu pour responsable de la mort de plus d’un million, peut-être deux millions, de ses compatriotes. Ces dernières semaines, Washington tentait d’en appeler à la communauté internationale, et en particulier à la Chine, pour aider à arrêter Pol Pot afin de le traduire en justice. Le gouvernement américain maintient certes sa position selon laquelle les hauts responsables khmers rouges doivent être jugés, mais il n’était pas sûr que les Etats-Unis puissent susciter un tel mouvement en l’absence de la principale figure Pol Pot. «Sa disparition va forcer Washington a réévaluer ce qu’il faut faire», estime Patrick Cronin, directeur de recherche à l’Institut américain de la paix dans la capitale fédérale. Mais selon Ben Kiernan, spécialiste des Khmers rouges et directeur du Cambodian Genocide Program à l’université de Yale, les hauts responsables de ce mouvement devraient pouvoir être traduits en justice. «Je ne pense pas que (la mort de Pol Pot) est la fin», estime M. Kiernan. «La mort de Pol Pot n’affecte pas vraiment le problème de la responsabilité légale» des autres dirigeants. Et de citer l’ancien chef de la diplomatie des Khmers rouges Ieng Sary, qui avait fait défection du mouvement il y a deux ans, et quatre autres dirigeants historiques: Khieu Samphan, Nuon Chea, Ke Pauk et Ta Mok. Carter déçu Le chef historique des Khmers rouges, Pol Pot, est mort d’une crise cardiaque, ont annoncé des responsables de son mouvement qui ont montré jeudi à la presse un cadavre présenté comme étant celui de l’ancien dictateur. Le département d’Etat se faisait fort toutefois d’en obtenir la confirmation officielle et a soutenu une demande cambodgienne visant à faire une autopsie du corps de Pol Pot. Le secrétaire d’Etat Madeleine Albright est en contact avec les gouvernements de la région, a indiqué un responsable du département. La diplomatie américaine devrait maintenant se concentrer sur les élections cambodgiennes prévues le 26 juillet et aux cours desquelles s’opposeront le premier ministre Hun Sen et l’ancien premier ministre le prince Norodom Ranariddh évincé du pouvoir en juillet 1997. Mais le gouvernement américain se montre réservé sur la possibilité que ce scrutin puisse améliorer le climat politique au Cambodge. Comme en écho au sentiment prévalent à Washington, l’ancien président américain Jimmy Carter s’est déclaré déçu à l’idée que Pol Pot soit mort sans avoir été jugé. «Je suis déçu. Je pense que beaucoup de gens au Cambodge sont également déçus qu’il n’ait pas été puni pour les crimes qu’il a commis contre eux et leurs familles», a déclaré sur CNN M. Carter, qualifiant Pol Pot de «boucher» (AFP)
Le corps de Pol Pot a été exhibé mais le fantôme de l’ancien dirigeant historique des Khmers rouges risques de hanter longtemps encore les Etats-Unis, amenant Washington à revoir son engagement dans le sud-est asiatique. La mort du dictateur, que le département d’Etat considérait comme l’un des pires criminels de guerre de ce siècle, a en effet fait apparaître l’absence de direction claire dans la politique américaine au Cambodge. Le décès de Pol Pot intervient alors que les pressions s’intensifiaient pour l’obliger à comparaître devant un tribunal international pour crimes contre l’humanité. Numéro un du régime khmer rouge de 1975 à 1979, il est tenu pour responsable de la mort de plus d’un million, peut-être deux millions, de ses compatriotes. Ces dernières semaines, Washington tentait d’en...