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Actualités - CHRONOLOGIE

Espace - Régime russe anti-stress A bord de Mir, musique et chocolat

Les cosmonautes russes de la station Mir, qui ont vécu toute la crise politico-financière de leur pays depuis l’espace, font l’objet de toutes les attentions des psychologues au sol pour leur éviter la déprime. Lorsque Guennadi Padalka et Sergueï Avdeïev ont fait leurs adieux à la terre le 13 août, le dollar valait six roubles et le Premier ministre s’appelait Sergueï Kirienko. La crise a éclaté le 17 août. Depuis, le billet vert coûte plus de 15 roubles et Evgueni Primakov est le chef du gouvernement. «Les gens qui sont choisis pour devenir cosmonautes doivent avant tout être capables de résister aux stress», explique le médecin responsable du vol, Igor Gontcharov. «Il est important de prévoir comment ils réagiront dans telle ou telle situation. Il n’y a rien à craindre en ce qui concerne Avdeïev et Padalka. Ce sont de vrais professionnels», assure-t-il. En permanence, une équipe de spécialistes de l’Institut des problèmes médico-biologiques veille sur l’état psychologique des cosmonautes. Chaque week-end, les cosmonautes ont droit à communiquer en direct avec leurs familles et leurs amis à l’aide d’un système vidéo, raconte le porte-parole du TSOUP, Vsevolod Latichev. Pour remonter le moral des cosmonautes, le TSOUP organise également des «rencontres» avec des chanteurs connus, des journalistes et des psychologues. Ces «séances de soutien psychologique» durent pendant une heure ou deux. «Malheureusement, nous sommes obligés de réduire la durée des séances de communication avec les familles et les amis à cause des problèmes financiers», se plaint Igor Gontcharov. Malgré les quelque 400 kilomètres qui les séparent de la terre, Guennadi Padalka et Sergueï Avdeïev «sont au courant de tout ce qui se passe en Russie», a indiqué M. Latichev. Ils ont la possibilité d’écouter les dernières nouvelles à la radio et reçoivent régulièrement des revues de presse, selon Igor Gontcharov. Pas de pénurie alimentaire «La crise ne les a pas touchés directement, il n’y a aucune pénurie alimentaire sur la station Mir», a assuré M. Latichev. Un vaisseau cargo Progress M-40 chargé de plusieurs tonnes de matériel, de carburant, ainsi que de nourriture et d’eau pour les deux cosmonautes russes s’est amarré fin octobre à la station orbitale. Il contenait également des cadeaux envoyés à Guennadi Padalka et Sergueï Avdeïev par leurs proches pour fêter le prochain Nouvel an. Cependant, l’équipage qui se trouve actuellement à bord de la station Mir devait recevoir deux cargaisons pendant leur séjour dans l’espace, mais «à cause des problèmes financiers, les cosmonautes devront se contenter d’une seule», selon M. Gontcharov. «La crise dans le secteur spatial en Russie a commencé bien avant le 17 août», a-t-il expliqué. «Le financement du secteur a diminué pendant ces dernières années et cela concerne toutes les étapes de l’organisation des vols dans l’espace. Les cosmonautes sont donc depuis longtemps adaptés aux difficultés». Le programme spatial russe requiert annuellement plus de 3 milliards de roubles (187,5 millions de dollars) a indiqué récemment le directeur de l’Agence spatiale russe, Iouri Koptev. Or, en 1998, seuls 1,2 milliard de roubles ont été inscrits au budget. «Après la chute de l’URSS, l’approvisionnement alimentaire des vols a changé, car des livraisons de plusieurs régions du pays, notamment les Pays baltes, ont cessé», a précisé M. Gontcharov. «La nourriture n’est plus aussi variée qu’elle l’était auparavant, mais les cosmonautes ont tout le nécessaire», a-t-il ajouté. Le nécessaire, et même un peu plus: le chocolatier Krasny Oktiabr, l’un des plus grands producteurs de confiserie en Russie, expédie régulièrement quelques- uns de ses célèbres chocolats vers Mir.
Les cosmonautes russes de la station Mir, qui ont vécu toute la crise politico-financière de leur pays depuis l’espace, font l’objet de toutes les attentions des psychologues au sol pour leur éviter la déprime. Lorsque Guennadi Padalka et Sergueï Avdeïev ont fait leurs adieux à la terre le 13 août, le dollar valait six roubles et le Premier ministre s’appelait Sergueï Kirienko. La crise a éclaté le 17 août. Depuis, le billet vert coûte plus de 15 roubles et Evgueni Primakov est le chef du gouvernement. «Les gens qui sont choisis pour devenir cosmonautes doivent avant tout être capables de résister aux stress», explique le médecin responsable du vol, Igor Gontcharov. «Il est important de prévoir comment ils réagiront dans telle ou telle situation. Il n’y a rien à craindre en ce qui concerne Avdeïev et...