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Actualités - CHRONOLOGIE

Les forêts du Nicaragua disparaîtraient en 2020 Le déboisement, allié des intempéries

Le déboisement intensif en Amérique centrale, qui progresse à raison de 416 000 hectares par an, a largement contribué à amplifier les dégâts causés par le cyclone Mitch, notamment au Nicaragua et au Honduras, estimaient mardi les experts. «La pluie qui est tombée sur des zones déboisées n’a pas trouvé les sols propices pour être absorbée, elles les a entraînés et les sédiments qu’elle a déposés ont formé une couche au fond des rivières en diminuant leur capacité et aggravant ainsi les inondations», a expliqué le secrétaire du Conseil centraméricain des forêts et zones protégées, Juan Blas. Les pluies diluviennes provoquées par Mitch pendant plus d’une semaine ont transformé les cours d’eau en immenses torrents qui ont emporté des dizaines de villages et de ponts, des centaines de kilomètres de routes et de chemins et des dizaines de milliers de maisons et bâtiments en détruisant des milliers d’hectares de cultures. Les pluies ont également provoqué des glissements de terrain comme celui du volcan Casitas, 140 kilomètres au nord-ouest de Managua, qui a enseveli cinq villages et causé plus de 2 200 morts. Mitch a laissé quelque 11 100 morts et 15 300 disparus en Amérique centrale, selon un bilan provisoire. Au Honduras, 80 000 à 108 000 hectares de forêts tropicales disparaissent tous les ans et 100 000 à 120 000 au Nicaragua, selon des statistiques des autorités ou des organisations écologistes. Les multinationales au banc des accusés Dans ces deux pays le déboisement est le fait notamment des entreprises multinationales, comme les compagnies bananières et les industries d’exploitation forestière. Il est aussi provoqué par les paysans qui, privés des terres fertiles des vallées, réservées aux grands propriétaires terriens et aux multinationales, coupent les arbres des volcans et montagnes pour aménager un lopin de terre. Quand la terre ne rend plus suffisamment, ils déboisent un peu plus haut pour pouvoir cultiver le maïs et les haricots noirs qui font l’essentiel de l’alimentation de leurs familles. «Le cas du Casitas était prévisible. Les paysans pauvres ont déboisé ses flancs sans respecter aucune règle ni prendre en considération la fragilité des sols et les pentes. Sans s’en douter ils ont creusé leurs propres tombes», a expliqué l’expert Jaime Incer. La pratique du brûlis et les incendies de forêt — il s’en est produit 18 000 au Nicaragua lors de la dernière saison sèche — contribuent également au déboisement, a indiqué le directeur de la Fondation nicaraguayenne pour la conservation et le développement (FUNCOD), Juan José Montiel. Par ailleurs, faute d’électricité, 59% des habitants des villes et 95% dans les campagnes cuisinent au bois au Honduras. Les chiffres sont semblables au Nicaragua où la consommation de bois pour cuisiner atteint deux millions de tonnes par an, selon M. Montiel. Si nous continuons à déboiser à ce rythme nous n’aurons plus un seul arbre en 2 020, a assuré M. Montiel tandis qu’au Honduras la Fondation pour le développement humain (FUMANITAS) estime que ce pays n’aura plus de forêts dans 20 ans si le déboisement se poursuit au même rythme. Cette organisation estime qu’entre 1962 et 1990, le déboisement a atteint 1,5 million d’hectares, soit 20% de la superficie boisée du pays qui représente encore la moitié du territoire. Au Nicaragua, la superficie boisée n’atteint plus que 33% du territoire, soit 4,3 millions d’hectares. Selon la Corporation hondurienne de développement forestier, le taux de déforestation pour l’Amérique centrale est de 416 000 hectares par an, soit 48 hectares par heure.
Le déboisement intensif en Amérique centrale, qui progresse à raison de 416 000 hectares par an, a largement contribué à amplifier les dégâts causés par le cyclone Mitch, notamment au Nicaragua et au Honduras, estimaient mardi les experts. «La pluie qui est tombée sur des zones déboisées n’a pas trouvé les sols propices pour être absorbée, elles les a entraînés et les sédiments qu’elle a déposés ont formé une couche au fond des rivières en diminuant leur capacité et aggravant ainsi les inondations», a expliqué le secrétaire du Conseil centraméricain des forêts et zones protégées, Juan Blas. Les pluies diluviennes provoquées par Mitch pendant plus d’une semaine ont transformé les cours d’eau en immenses torrents qui ont emporté des dizaines de villages et de ponts, des centaines de kilomètres de...