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Actualités - CHRONOLOGIE

Indonésie - La troupe a tiré pour disperser les manifestants Les miliciens à la rescousse de l'armée dans les rues de Djakarta (photos)

Deux des principales organisations de défense des droits de l’Homme ont fait part de leur inquiétude à la suite de la mobilisation par l’armée indonésienne de miliciens devant «l’aider» à maintenir l’ordre durant la session extraordinaire de l’Assemblée consultative du Peuple. L’armée en effet a ouvert le feu, tirant apparemment en l’air, mercredi dans le centre de Djakarta, alors que se présentait un cortège d’environ 2 000 personnes, pour la plupart des étudiants voulant se rendre au siège du Parlement. L’incident a eu lieu sur l’avenue Diponegoro, non loin de la place Bienvenue, qui marque le centre moderne de Djakarta, lorsqu’une voiture roulant en tête du cortège a heurté un barrage de l’armée. Aucun manifestant n’a apparemment été atteint par les tirs, mais au moins trois soldats heurtés par le véhicule ont été blessés et conduits à l’hôpital. Plusieurs dizaines de soldats, descendus de deux camions, ont alors brutalement chargé la foule, et un journaliste de l’agence indonésienne Antara a été frappé à la tête et ses appareils de photo brisés. Les soldats, qui ont reçu en renfort des effectifs des troupes de marine, ont entrepris de dégager environ 200 mètres de cette avenue. L’adjoint au chef de la police de Djakarta, le général Susanto, arrivé sur place, mène des négociations avec les manifestants qui exigent de pouvoir reprendre leur marche vers le Parlement, à environ deux kilomètres de là où se déroule la session extraordinaire de l’Assemblée consultative du Peuple. 125 000 miliciens appartenant pour la plupart aux organisations de jeunesse du Golkar, le parti toujours au pouvoir de l’ex-président Suharto, ont été mobilisés par l’armée indonésienne pour les quatre jours de la session extraordinaire. Armés de pierres, de coutelas et de lances de bambou acérés ils ont été à l’origine de la plupart des échauffourées et provocations signalées à Djakarta dans l’après-midi et la soirée de lundi après l’ouverture dans la matinée de la session de l’Assemblée. La une des journaux était partagée entre l’ouverture de la session qui doit jeter les bases d’une vie politique démocratique après 32 ans de régime militarisé et autocratique et l’annonce inattendue d’une plate-forme commune de revendications faites lundi par les principales personnalités de l’opposition. La photo de Mme Megawati Soekarnoputri, la très populaire fille du premier président indonésien, Soekarno, et de MM. Abdurachman Wahid et d’Amien Raïs, à la tête des deux principaux courants musulmans du pays, côté à côte les bras levés faisant le signe de la victoire figurent en première page sur la plupart des journaux. Ces trois personnalités qui, selon les sondages, totalisent plus de 70 % des élections de vote à d’éventuelles présidentielles ne sont, ni elles, ni leurs partisans, représentées à l’Assemblée consultative. Ses 1 000 membres sont, pour l’essentiel, les mêmes que ceux qui avaient triomphalement en mars dernier reconduit M. Suharto à la tête de l’État pour une septième fois consécutive et rares sont ceux qui pensent qu’ils accepteront de démanteler un système qui garantit leur contrôle du pouvoir politique et économique. La plate-forme de l’opposition demande notamment l’ouverture d’une enquête sur l’enrichissement de l’ancien président Suharto, la mise en place d’une commission électorale indépendante, l’organisation des élections présidentielles dès août prochain (au lieu de décembre 99) ainsi que la fin progressive du rôle de l’armée dans la vie politique et une décentralisation au profit des provinces. Pour beaucoup de commentateurs, ces revendications sont «l’écho de la volonté populaire» mais ils notent – pour le déplorer – qu’il est peu probable que l’Assemblée, qui débat de textes rédigés à l’avance par les autorités, y donnera véritablement suite.
Deux des principales organisations de défense des droits de l’Homme ont fait part de leur inquiétude à la suite de la mobilisation par l’armée indonésienne de miliciens devant «l’aider» à maintenir l’ordre durant la session extraordinaire de l’Assemblée consultative du Peuple. L’armée en effet a ouvert le feu, tirant apparemment en l’air, mercredi dans le centre de Djakarta, alors que se présentait un cortège d’environ 2 000 personnes, pour la plupart des étudiants voulant se rendre au siège du Parlement. L’incident a eu lieu sur l’avenue Diponegoro, non loin de la place Bienvenue, qui marque le centre moderne de Djakarta, lorsqu’une voiture roulant en tête du cortège a heurté un barrage de l’armée. Aucun manifestant n’a apparemment été atteint par les tirs, mais au moins trois soldats...