Actualités - CHRONOLOGIE
Monicagate - Républicains et démocrates souhaitent pourtant enterrer l'affaire Destitution : procédure irréversible
le 12 novembre 1998 à 00h00
Les républicains du Congrès des États-Unis, échaudés par les revers subis aux élections, voudraient enterrer l’affaire Monica Lewinsky, mais la procédure de destitution lancée contre le président Bill Clinton semble politiquement impossible à arrêter. «Grand Dieu, comme j’aimerais pouvoir oublier tout ceci», affirmait cette semaine Henry Hyde, le président de la commission judiciaire de la Chambre, chargée en premier lieu d’examiner les accusations contre le président. «Mais je suis inquiet pour le respect de la loi. Je crois vraiment à l’idée que nul ne doit être au-dessus de la loi», selon M. Hyde qui voudrait en finir avec cette affaire d’ici la fin de l’année. Sa commission examine les accusations du procureur Kenneth Starr qui a retenu 11 motifs possibles de destitution contre M. Clinton, accusé notamment de parjure, subornation de témoins et atteinte à la loi dans le cadre de ses efforts pour cacher sa liaison avec Monica Lewinsky, une jeune stagiaire à la Maison-Blanche. M. Starr témoignera la semaine prochaine devant la commission et deux confidents de Bill Clinton: Bruce Lindsey, un ancien conseiller, et Bob Bennett, son avocat pourraient eux aussi être prochainement convoqués, selon un responsable républicain à la commission. La Cour suprême ayant affirmé cette semaine que M. Lindsey ne pouvait refuser de répondre aux questions de M. Starr, la commission pourrait user de cet argument si l’ancien conseiller du président chercherait à se dérober. Les républicains, secoués par leurs revers électoraux de la semaine dernière et conscients du souhait d’une majorité des Américains d’en finir avec l’affaire Lewinsky, semblent avoir perdu leur appétit pour attaquer le président. Les représentants à la Chambre reconnaissent aussi que même s’ils votaient pour la destitution, le Sénat ne les suivrait sans doute pas. Les alliés démocrates du président souhaitent désormais que la commission abandonne rapidement l’examen du dossier Starr, quitte à ce que la Chambre vote ensuite une réprimande à l’encontre du président. Nombre de républicains sont sensibles à ces arguments, mais craignent qu’en passant l’éponge sur une affaire de mœurs, ils ferment aussi les yeux sur des manquements à la loi, créant un grave précédent. «Je pense que les Américains ont certainement fait savoir dans les sondages qu’ils ne considèrent pas (cette affaire) comme un motif de destitution», affirmait récemment Bob Livingston, présenté à la succession du speaker (président) de la Chambre Newt Gingrich. «Il faudrait prendre cela en compte dans l’arène politique. Mais on ne peut pas simplement ignorer le fait qu’il y a d’autres personnes dans notre société, dans les forces armées ou des directeurs d’entreprise ou directeurs d’école, qui ont été inculpées pour les même motifs et qui ont perdu leurs emplois», a-t-il ajouté lors d’une interview télévisée. Lindsey Graham, un républicain à la commission judiciaire, estimait récemment qu’il faut faire respecter la loi, mais que «crime et punition doivent être de même nature». «La destitution est une peine de mort politique» et une peine de mort ne saurait s’appliquer à tous les délits, a-t-il affirmé à la télévision. Pour Asa Hutchinson, un autre républicain à la commission, «tout le monde est à la recherche d’une issue» juridiquement adéquate. Et il s’est insurgé contre les experts qui affirment qu’un vote de réprimande de la Chambre serait anticonstitutionnel ou «une solution pour ceux qui manquent de courage». Pour M. Hyde toutefois, ce n’est pas à la Chambre de décider d’une éventuelle sanction contre le président, mais seulement au Sénat. Et la commission n’a pas d’autre choix que d’appeler à un vote en faveur de la destitution si les faits reprochés au président semblent prouvés. Le sénateur républicain Arlen Specter estimait que le Congrès devrait renoncer à la procédure de destitution qui empoisonne le pays. M. Clinton, au sortir de sa présidence, devrait être jugé par un tribunal ordinaire qui pourrait le condamner à la prison. S’il acceptait de démissionner avant la fin de son mandat, le Congrès pourrait envisager de lui accorder un pardon pour lui éviter la prison, selon M. Specter.
Les républicains du Congrès des États-Unis, échaudés par les revers subis aux élections, voudraient enterrer l’affaire Monica Lewinsky, mais la procédure de destitution lancée contre le président Bill Clinton semble politiquement impossible à arrêter. «Grand Dieu, comme j’aimerais pouvoir oublier tout ceci», affirmait cette semaine Henry Hyde, le président de la commission judiciaire de la Chambre, chargée en premier lieu d’examiner les accusations contre le président. «Mais je suis inquiet pour le respect de la loi. Je crois vraiment à l’idée que nul ne doit être au-dessus de la loi», selon M. Hyde qui voudrait en finir avec cette affaire d’ici la fin de l’année. Sa commission examine les accusations du procureur Kenneth Starr qui a retenu 11 motifs possibles de destitution contre M. Clinton, accusé...