La mission de vérification (KVM) de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) s’installe progressivement au Kosovo, mais elle ne pourra être opérationnelle avant la fin novembre, a-t-on appris mardi de source diplomatique occidentale. Alors que son chef, le diplomate américain William Walker, est attendu mercredi à Belgrade, la lenteur de la mise en place de la KVM tient au fait que toutes les décisions importantes la concernant doivent être prises par consensus des 54 États membres de l’OSCE, selon cette source. «La mission de vérification ne pourra commencer que lorsqu’un accord total aura été atteint concernant la forme, la taille et les budgets de ses quartiers généraux», a déclaré le porte-parole de l’OSCE à Pristina (chef-lieu du Kosovo), Duncan Bullivant. La faiblesse des infrastructures logistiques au Kosovo, région la plus pauvre de Yougoslavie, devant accueillir à terme quelque 2 000 vérificateurs pose également de sérieux problèmes à l’OSCE, a-t-il indiqué. En vertu de l’accord conclu le 13 octobre entre le président yougoslave Slobodan Milosevic et l’émissaire américain Richard Holbrooke, les vérificateurs non armés seront chargés de contrôler le retrait effectif des forces spéciales serbes et le respect du cessez-le-feu dans cette province du sud de la Serbie majoritairement peuplée d’Albanais. Pour l’heure, une trentaine de précurseurs, dont des Américains, des Britanniques, des Russes, des Suédois et des Norvégiens, sont à pied d’œuvre au QG de la KVM à Pristina. De nouveaux membres, notamment les adjoints de M. Walker, sont attendus dans le courant de la semaine pour accélérer l’installation de la KVM qui, si elle n’est pas encore opérationnelle, travaille déjà en étroite collaboration avec la Mission d’observation diplomatique (KDOM) déployée depuis juin dans la province. Environ 90 vérificateurs américains sont à Belgrade où ils attendent d’être transférés à Pristina. Un groupe de 16 Français devait arriver mardi pour se joindre à l’équipe d’une dizaine de leurs compatriotes déjà en place au Kosovo. Une quarantaine de Britanniques, ainsi que des Italiens sont attendus dans les prochains jours. «Nous aurons quelque 200 personnes d’ici à la fin de la semaine», a indiqué M. Bullivant. Les vérificateurs font encore «techniquement partie de la KDOM», qui sera «absorbée» par la KVM une fois que cette dernière sera constituée, a-t-il précisé. Ils tiennent des réunions de coordination quotidiennes avec les responsables des quatre équipes formant la KDOM, celles des Etats-Unis, de la Grande Bretagne, de l’Union Européenne et de la Russie. La KVM aura pour tâche prioritaire d’aider à restaurer la confiance entre les communautés albanaise et serbe et d’accélérer le règlement des problèmes humanitaires. Des équipes de la KVM seront déployées aux quatre coins du Kosovo et passeront souvent la nuit sur le terrain, là où leur présence sera de nature à rassurer la population, selon le porte-parole. La KVM doit également favoriser la recherche d’un règlement politique, qui depuis des semaines fait l’objet de laborieuses négociations indirectes entre Belgrade et les représentants des Albanais du Kosovo, avec la médiation du diplomate américain Christopher Hill. L’accord Milosevic-Holbrooke prévoit notamment l’organisation avant l’automne 1999 d’élections locales supervisées par l’OSCE.