Actualités - REPORTAGE
(Supplément) Les leaders du secteur bancaire
Par MELKI Roger, le 29 septembre 1998 à 00h00
L’euphorie qu’à connu le secteur bancaire depuis 1990 s’est quelque peu ralentie en 1997 sans pour autant remettre en cause la bonne santé de ce secteur. En effet, les tendances observées depuis quelques années à la croissance des résultats se poursuivent pour la quasi-totalité des banques libanaises, et ce en dépit des difficultés d’exploitation qui handicapent tous les autres secteurs. Le total bilan des banques libanaises se situait aux environs de 33 milliards de $ fin 1997, en progression de 29% par rapport à l’année précédente. Le taux de progression en 1996 par rapport à 1995 était de 38%. Pour les 20 premières banques, la progression du total bilan était de 31% en 1997 contre 38% en 1996. Le taux de 1997 est quelque peu gonflé par le rachat ou les fusions effectuées par certaines grandes banques de la place. La mise en place de produits et de services adaptés, la qualité des prestations ainsi que les opérations de fusion et d’absorption ont permis surtout aux grandes unités bancaires d’afficher des résultats positifs exceptionnels. Avec l’achèvement de l’exercice 97 et l’expiration de la loi facilitant les fusions, plusieurs regroupements entre banques ont été à la base du “gonflement” des capitaux propres du secteur. Exprimés en $, les capitaux permanents des banques libanaises ne totalisaient que 410 millions en décembre 94. Ce total est porté à 718 millions fin 95 et se situait à 1.252 millions de $ en décembre 96 avant d’atteindre les 1.958 millions de dollars fin 1997. Cette accélération des opérations de rachats interbancaires a d’autant plus confirmé la tendance à la concentration observée au cours des exercices précédents. En effet, les 20 premières banques concentrent près de 86% du total des activités de ce secteur. Le classement de ces dernières a relativement peu changé depuis quelques années, et ce sont les mêmes qui se "disputent" les premières positions. Ainsi, la Banque du Liban et d’Outre-Mer maintient la première position qu’elle avait acquise en 1996 avec un total bilan qui s’élève à 3,8 milliards de dollars en 1997, enregistrant une croissance de 26% par rapport aux résultats de l’exercice précédent. La Banque de la Méditerranée suit cette année également avec un total de 3,6 milliards de $. A elles deux, ces banques représentent plus du quart du volume de l’activité des 20 premières banques du pays. La Byblos Bank remonte de deux échelons et se positionne en troisième place avec un total bilan de 2,69 milliards de $, affichant du coup même la progression la plus importante des principales banques libanaise en 1997, soit près de 88%. Cette progression résulte principalement de la fusion opérée entre la Byblos et la Banque Beyrouth pour le Commerce. C’est surtout au niveau des avances au secteur privé que la croissance de cette banque est la plus soutenue avec un total de 845 millions de dollars fin 97, contre seulement 447 millions de dollars un an plus tôt, soit une progression de 89%. Parallèlement, les dépôts augmentent de près de 78%. La Banque Audi perd une position et occupe la quatrième place du classement par bilan en 1997, et affiche un taux de croissance de 45% environ avec un total bilan de 2,68 milliards de $. Les résultats de cette banque ont été eux aussi gonflés par l’acquisition du Crédit Commercial du Moyen-Orient (CCMO) en 1997 et pourraient continuer à croître suite à l’absorption de plusieurs autres unités bancaires au cours de l’année 1998. A la cinquième place nous retrouvons la Banque Libano-Française qui ne semble pas vouloir se lancer dans une course à la taille et adopte même un profil relativement prudent, puisque pour un total bilan de 2,1 milliards de $ et des dépôts de 1,7 milliard de $ les avances à la clientèle privée ne dépassent pas 666 millions de $. La part du groupe des cinq premières banques de la place par rapport au total bilan de 1997 se situe à environ 46% alors que celle des 10 premières s’élève à 67%. Par ailleurs, 46% du total des avances et 45% des dépôts sont concentrés auprès des 5 premières banques. Les cinq positions suivantes n’ont pas changé entre 1996 et 1997, et sont occupées par la Fransabank, la Société Générale Libano-Européenne, la BNPI, l’Arab Bank et le Crédit Libanais. La concurrence acharnée à laquelle se livrent les acteurs de ce marché laisse chacun en situation d’alerte et les oblige à effectuer des efforts continus afin de pouvoir garder leur clientèle. Pour les crédits octroyés, la Banque de la Méditerranée se retrouve en tête de liste et reste la seule à atteindre un total à 9 “digits” en dollars. Celle-ci, avec des avances de 1,4 milliard de dollars assure 14% de l’ensemble des crédits bancaires au secteur privé. Loin derrière se trouvent la Byblos et la BLOM avec respectivement 845 et 835 millions de dollars. Cependant, la progression la plus importante depuis 1996 est celle de la Byblos qui affiche une croissance de 89%, alors que les taux de progression de ce poste pour les autres banques varient entre 9% pour la Arab Bank et 51% pour la Banque Audi. En fait, le volume de crédits octroyés varie sensiblement entre une banque et une autre, selon sa politique interne. Ainsi, on remarque que les avances accordées par la Beirut Riyad Bank représentent plus de 55% de ses dépôts et 47% de son total bilan. Même constat pour la Banque Méditerranée avec des taux respectifs de 50% et 38,5%. D’autres banques, plus conservatrices, réduisent sensiblement leurs avances clients. Ainsi, la BBAC et l’Arab Bank ne prêtent que l’équivalent de 25% et 28% de leurs dépôts ou 22% et 25% de leur total actif. Les banques à capitaux libanais confirment leurs places de leaders du marché et occupent les premières positions, mais sont soumises à une concurrence sévère de la part des banques étrangères qui, bien que moins agressives, bénéficient d’une notoriété plus réconfortante et s’appuient sur des structures internationales ou régionales très étoffées. On rappelle qu’aux pires moments de la crise libanaise, les banques étrangères (Arab Bank, BNPI, etc.) ont occupé les premières places en raison de la confiance qu’elles inspiraient aux déposants libanais. La restructuration du secteur bancaire est largement reflétée à travers les bilans des banques. La hiérarchie est transformée en fonction des rachats ou des fusions annoncées au cours de ces dernières années. Ce "lifting bancaire" pourrait se maintenir au cours des mois à venir et s’accentuera même, puisque la tendance actuelle du secteur est celle de la recherche de rentabilité, de taille et de connexions.
L’euphorie qu’à connu le secteur bancaire depuis 1990 s’est quelque peu ralentie en 1997 sans pour autant remettre en cause la bonne santé de ce secteur. En effet, les tendances observées depuis quelques années à la croissance des résultats se poursuivent pour la quasi-totalité des banques libanaises, et ce en dépit des difficultés d’exploitation qui handicapent tous les autres secteurs. Le total bilan des banques libanaises se situait aux environs de 33 milliards de $ fin 1997, en progression de 29% par rapport à l’année précédente. Le taux de progression en 1996 par rapport à 1995 était de 38%. Pour les 20 premières banques, la progression du total bilan était de 31% en 1997 contre 38% en 1996. Le taux de 1997 est quelque peu gonflé par le rachat ou les fusions effectuées par certaines grandes banques de...