Jazz au Madina avec le quartette italien «Ialsax». Quatre saxophonistes tout de noir vêtus ont investi les planches du théâtre al-Madina offrant une performance où le jazz s’est décliné en sonorités tantôt aiguës, tantôt rauques. En ouverture, «Glimpse» d’Alessandro Bonanno. Une ballade où les quatre saxos, le soprano, l’alto, le ténor et le baryton, engagent un dialogue de notes. Des notes qui s’évaporent dans l’air, comme de fraîches senteurs printanières…Ensuite, pot-pourri signé Duke Ellington, «Sophisticated lady», «In a sentimental mood»… du classique joué avec talent. Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas. Les trois improvisations pour quartette de saxophone de Phil Woods offrent aux instrumentistes l’occasion de s’éclater. Dans la première impro, le tempo très rythmé évoque l’atmosphère bien citadine de New York. Dans le deuxième couplet le mouvement se fait plus lent, la musique est empreinte d’une douce tristesse. Comme pour mieux reprendre sa course folle dans une troisième partie. Les quatre saxophones s’accordent joliment donnant l’impression d’un chœur aux intonations très humaines… Portraits Le quartette «Ialsax» a été fondé en 1991 à l’initiative de Gianni Oddi, saxo soprano. Cristiano Carrano, saxo alto, appartient au groupe depuis sa création; Andrea Pace, saxo ténor, et Lvio Ghigliordini, saxo baryton, l’ont rejoint en 1995. Rattaché au «Centro nazionale danza musica teatro» (Centre national de danse, de musique et de théâtre) installé à Rome, le groupe en porte le nom, «Ials». Travaillant à la fois sur des adaptations du répertoire classique et sur des morceaux de jazz composés spécialement pour lui, le quartette collabore régulièrement à la RAI (radio nationale italienne) ainsi qu’à Radio Vaticana. Ils enregistrent un premier CD «Contrasti» en 1995 et s’apprêtent à en produire un deuxième cette année, «plus axé sur le jazz», disent-ils. En tournée pour la première fois hors d’Europe, ils sont passés en Syrie et sont attendus, cette semaine, en Egypte. Un quartette de saxophones, c’est assez inhabituel, conviennent-ils. Gianni Oddi est pianiste, clarinettiste et saxophoniste. Il a choisi de jouer du saxo car, dit-il, «c’est la voix de l’âme. On fait un avec l’instrument, c’est notre souffle qui lui donne vie, qui l’anime». Lvio Ghigliordini est flûtiste de formation, il s’est mis au saxo baryton, «pour contrebalancer le son doux et aigu de la flûte. Mais je joue aussi bien du saxo que de la flûte ou de la traversière». Andrea Pace est venu au saxo un peu par hasard. «Mon frère avait formé un groupe de jazz où il manquait un saxophoniste. Alors je m’y suis mis. Mais le temps que je maîtrise l’instrument, le groupe n’existait déjà plus», raconte-t-il très amusé. «J’écoutais beaucoup James Senesé, napolitain, noir et jazzman de génie. Et, évidemment, John Coltrane, le roi du saxo. Ce sont eux qui m’ont décidé à poursuivre dans cette voie». Cristiano Carrano ne se souvient même pas avoir eu à faire un choix. «Pourquoi le saxo? Mais parce que c’est mon instrument», répond-il, étonné. A les écouter, on ne peut que l’être, en effet, tant les sonorités de leurs instruments s’accordent à merveille…
Jazz au Madina avec le quartette italien «Ialsax». Quatre saxophonistes tout de noir vêtus ont investi les planches du théâtre al-Madina offrant une performance où le jazz s’est décliné en sonorités tantôt aiguës, tantôt rauques. En ouverture, «Glimpse» d’Alessandro Bonanno. Une ballade où les quatre saxos, le soprano, l’alto, le ténor et le baryton, engagent un dialogue de notes. Des notes qui s’évaporent dans l’air, comme de fraîches senteurs printanières…Ensuite, pot-pourri signé Duke Ellington, «Sophisticated lady», «In a sentimental mood»… du classique joué avec talent. Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas. Les trois improvisations pour quartette de saxophone de Phil Woods offrent aux instrumentistes l’occasion de s’éclater. Dans la première impro, le tempo très rythmé...