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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Le ministère de la réforme administrative organise un séminaire à ce sujet Vers une nouvelle législation pour parer au bug de l'an 2000

Tous ceux qui associent l’an 2000 à la fin du monde n’ont peut-être pas tort... Si à la fin du premier millénaire, beaucoup de gens ont perdu la tête, dans quinze mois, ce sont les ordinateurs qui risquent de dérailler. A l’ère de la révolution informatique, ce problème pourrait avoir des conséquences désastreuses pour des pans entiers de la société. Si bon nombre de personnes savent déjà de quoi il s’agit, beaucoup ignorent encore les retombées de ce qu’on appelle le «bug de l’an 2000». Le Liban tente de se prémunir contre ce danger en élaborant une législation adaptée et en prenant d’autres mesures adéquates. Ce dossier sera longuement examiné à partir d’aujourd’hui dans le cadre d’un séminaire organisé par OMSAR (bureau du ministre d’Etat chargé de la Réforme administrative) en collaboration avec la Banque du Liban (BDL). Le «bug de l’an 2000» tient du fait que beaucoup d’ordinateurs opèrent sur la base de deux chiffres (notamment pour le stockage des années). A la fin de ce siècle, les ordinateurs et tout système informatique non conforme au problème de l’an 2000 (c’est-à-dire dont la puce comprend une date en 2 chiffres) risquent le dysfonctionnement, à trois reprises: — Lors du passage du 31 décembre 1999 au 1er janvier 2000, les ordinateurs et les logiciels opéreront sur la base de l’an 1900, le considérant inférieur à l’an 1999. — Et comme un malheur n’arrive jamais seul, lors du passage du 28 au 29 février, l’ordinateur pourrait ne pas reconnaître que l’année 2000 est bissextile. Ce qui voudrait dire que tous les jours seront retardés de 24 heures. — Enfin, lors du passage du 29 février au 1er mars, le système ne saura peut-être pas que ce sera un mercredi. L’impardonnable faute des premiers informaticiens L’origine de ce problème remonte aux années 1960 et 1970. La mémoire informatique coûtant trop cher, les programmeurs ont dû utiliser les deux derniers chiffres de l’année pour les dates. D’une part, ils ont omis les premiers chiffres par habitude d’usage et d’autre part, ils ne réalisaient pas que les programmes survivraient à un millénaire ou plus. Aujourd’hui, la crise de l’an 2000 atteint son paroxysme dans les milieux d’affaires, car elle touche presque tous les domaines, tous les systèmes électroniques: les systèmes des bureaux, des équipements ménagers, l’industrie, le transport, les communications, les secteurs bancaire et financier, le secteur médical... Malheureusement, peu de gens se rendent compte de l’ampleur du problème. Il y a quelques mois, en France, un sondage avait révélé que seulement 40% des patrons des PME en savaient vaguement quelque chose. Dans plusieurs pays, l’organisation de séminaires et de campagnes d’information se multiplie et des millions de dollars ont été investis pour les recherches; le Liban n’est cependant pas en reste, car lui non plus n’est pas épargné par le bug. Les secteurs public et bancaire sont les plus concernés par ce problème. Il est impératif de trouver des solutions. Le temps presse et les moyens de financements sont limités. Un séminaire sera donc organisé par OMSAR, sous l’égide de M. Béchara Merhej. Durant deux jours, des groupes de travail se réuniront au palais de l’Unesco pour tenter de trouver des solutions adéquates à chaque système dans ces deux secteurs. Des amendes Une circulaire portant le numéro 14/98, émise par le président du Conseil des ministres, M. Rafic Hariri, le 30 juin 1998, confère à OMSAR la charge de coordonner la résolution de ce problème dans tous les organismes publics. Dans cette circulaire, il est demandé à tout organisme public (administrations et établissements publics, municipalités) de nommer un responsable de la technologie d’information. Celui-ci se chargera de fournir à OMSAR un rapport détaillé sur la situation et l’état des équipements, ainsi que des systèmes électroniques de son établissement. L’une des initiatives adoptées par le gouvernement pour atténuer le problème est orientée vers l’interdiction de vente et d’importation d’équipements électroniques n’ayant pas de certificat «conforme au bug de l’an 2000» et vers une législation nouvelle concernant ce problème, relativement récent. Ainsi, le 12 août 1998, le ministre de l’Economie et du Commerce, M. Yassine Jaber, a émis un arrêt No 226/1/ qui vise à imposer des conditions à l’import-export des produits et de logiciels informatiques. Ceux-ci doivent impérativement être certifiés «conforme au bug de l’an 2000». OMSAR a étudié avec le ministre de la Justice, M. Bahige Tabbarah, un projet de loi visant à imposer des sanctions à tout commerçant et importateur qui vend ou achète les produits non bug. Les sanctions prévues peuvent aller jusqu’à six mois de prison et une amende de cinq millions de livres libanaises. Le projet de loi a déjà été envoyé à la commission parlementaire pour la Réforme des lois, pour examen et approbation et entrera en vigueur dès sa publication au Journal officiel. Il ne faut surtout pas retarder un tel projet, car le temps passe: 474 jours seulement nous séparent de l’an 2000... ou de l’an 1900 pour les ordinateurs. Et le dicton «mieux vaut prévenir que guérir» vient se fondre dans les moules du monde informatique, où le futur se conjuguera peut-être au passé.
Tous ceux qui associent l’an 2000 à la fin du monde n’ont peut-être pas tort... Si à la fin du premier millénaire, beaucoup de gens ont perdu la tête, dans quinze mois, ce sont les ordinateurs qui risquent de dérailler. A l’ère de la révolution informatique, ce problème pourrait avoir des conséquences désastreuses pour des pans entiers de la société. Si bon nombre de personnes savent déjà de quoi il s’agit, beaucoup ignorent encore les retombées de ce qu’on appelle le «bug de l’an 2000». Le Liban tente de se prémunir contre ce danger en élaborant une législation adaptée et en prenant d’autres mesures adéquates. Ce dossier sera longuement examiné à partir d’aujourd’hui dans le cadre d’un séminaire organisé par OMSAR (bureau du ministre d’Etat chargé de la Réforme administrative) en...