Actualités - REPORTAGE
Au Khan El-Franj, Saïda Soukoun ... nuits guerrières d'ici et d'ailleurs (photos)
Par G. A., le 29 août 1998 à 00h00
«Khan el-Franj» a clôturé ses festivités estivales par une création théâtrale de la compagnie Gilles Zaepffel, «Soukoun… nuits guerrières». Ce spectacle, par moments un peu long et sentencieux, réunit acteurs professionnels et enfants, de différentes nationalités. Les mots et la musique ont joué de concert pour évoquer la guerre. Celle qui décime le continent africain; celle qui arrache un Palestinien à sa terre; celle qui, depuis la nuit des temps, oppose les hommes quelle que soit leur origine ou leur coutume. La scène et les gradins, installés dans la cour du Khan, sont entourés d’une fresque géante sur laquelle des figures guerrières maculées de rouge se dessinent sur fond gris anthracite. Les spectateurs n’accèdent à leurs sièges qu’à la tombée de ce rideau. Trois séries de gradins encerclent la scène recouverte de sable. L’orchestre prend place. Dans un coin, un homme est attablé devant un festin. C’est Zeus, le Dieu créateur. Un chariot s’avance, tiré par un homme. Il porte à son bord une vieille femme toute en noir, «la mémoire du monde», ainsi qu’un homme, blond, de blanc vêtu, l’ange. Alors que la musique grinçante se déchaîne, une trentaine d’enfants, en liquette blanche ou de couleur pâle, envahissent la scène. Ces «Léontines» s’adressent à la grand-mère, lui demandant de leur raconter… le monde. Après les cieux, la terre où, dans un deuxième tableau, une jeune femme noire habillée d’une robe de mariée, relate des histoires de viol, de massacre. Comme une éternelle litanie, le récit de la sauvagerie revient d’acte en acte. C’est ensuite au tour de l’ange de disserter sur l’origine du mot «arme», sur l’évolution de cet outil et des utilisations qu’on en fait… Avant d’entamer avec Zeus une discussion «philosophico-existentielle» sur la condition de l’homme. «L’homme est libre, c’est ce qui le sauve», soutient le créateur. «Mais cette liberté lui pèse», rétorque l’ange. Accompagné des Léontines, il se rend sur terre pour constater de visu la réalité de ces discours. Quatre jeunes femmes s’installent face au public, parlant toutes à la fois, en français et en anglais, elles commencent par nier tout pouvoir aux mots, avant d’égrener la longue litanie des «douleurs, de la peine, des malheurs»… Ces voix qui se font écho, racontent en différentes langues les mêmes écorchures, ces blessures qui restent à vif. Une troupe d’acteurs venus du Bénin, du Burkina-Faso, de France et d’Ethiopie mettent ainsi en commun tout un vécu. Pendant deux mois, des Libanais et des Palestiniens ont apporté leur pierre à cet édifice théâtral. Les «Nuits guerrières» se dérouleront au Khan encore ce soir samedi et demain dimanche, 20h30. Le spectacle, déjà programmé dans différents théâtres en région parisienne et sur toute la France, emportera dans ses valises les jeunes acteurs Libanais, pour une expérience, à n’en pas douter, unique.
«Khan el-Franj» a clôturé ses festivités estivales par une création théâtrale de la compagnie Gilles Zaepffel, «Soukoun… nuits guerrières». Ce spectacle, par moments un peu long et sentencieux, réunit acteurs professionnels et enfants, de différentes nationalités. Les mots et la musique ont joué de concert pour évoquer la guerre. Celle qui décime le continent africain; celle qui arrache un Palestinien à sa terre; celle qui, depuis la nuit des temps, oppose les hommes quelle que soit leur origine ou leur coutume. La scène et les gradins, installés dans la cour du Khan, sont entourés d’une fresque géante sur laquelle des figures guerrières maculées de rouge se dessinent sur fond gris anthracite. Les spectateurs n’accèdent à leurs sièges qu’à la tombée de ce rideau. Trois séries de gradins...