Actualités - OPINION
Tribune Rendez-nous notre ancien aéroport !
Par BOULOS Jean Claude, le 26 août 1998 à 00h00
«C’est dramatique». «C’est hallucinant». «C’est dantesque». «Quelle effroyable expérience». Voilà les quelques phrases prononcées en arabe, en français, en anglais. En japonais sans doute aussi, car il y avait un passager nippon à bord de l’avion d’Air France que j’ai pris dimanche dernier. On m’avait averti à l’agence: «Pars tôt», m’avait dit le cher Joseph, qui veille au confort de ses amis. Tôt. Mais que veut dire tôt? Une heure avant le vol? Deux heures? Ou trois heures? J’avais opté pour l’heure et demie. Sorti de chez moi à 6h (du matin) je suis arrivé 6h20 devant ce qui était jadis l’entrée du parking de droite. Et c’est là que le cauchemar commence. Une cohue de voitures, sur 4 lignes, doit emprunter un couloir exigu fait pour une seule voiture, puisque l’on a rétréci la route d’entrée avec des blocs de béton (il est partout, le béton au Liban…). A 6h45 (toujours du matin heureusement), nous sommes devant la porte de l’aéroport. Et nous débarquons (j’étais avec mon fils et sa femme) en nous disant, c’est bien on a encore 75 minutes. Le drame dantesque et hallucinant commence alors. «Nous étions cinq cents, mais par un prompt effort, nous nous vîmes deux mille en arrivant à l’aéroport», aurait raconté un Rodrigue moderne, s’il avait pu conserver son humour devant la file dingue agglutinée pêle-mêle à l’entrée des deux machines électroniques de détection. Deux seulement. Deux uniquement pour combien de personnes s’il vous plaît? Faisons le compte: il y 10 départs entre 7h30 et 9h (toujours du matin, malheureusement). Il y a une moyenne de 250 voyageurs par avion. Ça fait 2500 personnes. Le compte est bon. Mais pas le système. Car avec deux machines et au moins deux bagages par personne (les Libanais, c’est connu, déménagent chaque fois qu’ils partent en voyage), cela fait, voyons, 5000 bagages à raison de 30 secondes par bagage (disons 1/2 minute, c’est plus vite calculé, surtout le matin), ça fait, bien sûr, 2500 minutes, divisées par deux machines, ça fait encore 1250 minutes, divisées par 60 minutes ça fait… Non, ça fait beaucoup, c’est presque une éternité. Et si on n’avait pas joué des coudes pour se frayer un chemin, nous n’aurions jamais pu arriver. Il est 7h23 quand on arrive enfin au comptoir d’Air France avec les bagages. Fatigués, vidés, anéantis, comme si c’était 7h25 (du soir, bien sûr). Il faut remédier à cela. Il ne faut plus traiter les Libanais — et les touristes surtout — comme un bétail à abattre. C’est la dernière image qui reste chez le touriste. La gabegie, l’inorganisation, le «foutoir» bref, dans un aéroport flambant neuf mais qui est devenu un véritable enfer. Ce qu’il faut faire, c’est doubler les voies d’accès, tripler les machines électroniques, multiplier les agents de la sécurité. Faire quelque chose quoi! Sinon, nous rendre l’ancien aéroport: c’était peut-être le purgatoire, mais pas l’enfer qui a englouti des centaines de millions de dollars, en prévision des 6 millions de passagers de l’an 2005 qui viendraient profiter de notre montagne et de notre mer. Et qui peut-être finiront par préférer la terre d’ailleurs à… la mer d’alors.
«C’est dramatique». «C’est hallucinant». «C’est dantesque». «Quelle effroyable expérience». Voilà les quelques phrases prononcées en arabe, en français, en anglais. En japonais sans doute aussi, car il y avait un passager nippon à bord de l’avion d’Air France que j’ai pris dimanche dernier. On m’avait averti à l’agence: «Pars tôt», m’avait dit le cher Joseph, qui veille au confort de ses amis. Tôt. Mais que veut dire tôt? Une heure avant le vol? Deux heures? Ou trois heures? J’avais opté pour l’heure et demie. Sorti de chez moi à 6h (du matin) je suis arrivé 6h20 devant ce qui était jadis l’entrée du parking de droite. Et c’est là que le cauchemar commence. Une cohue de voitures, sur 4 lignes, doit emprunter un couloir exigu fait pour une seule voiture, puisque l’on a rétréci la...
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