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Actualités - REPORTAGE

L'armée du premier empereur de Chine marche sur Baltimore (photos)

WASHINGTON -Irène Mosalli
Six mille fantassins, 320 archers, (la moitié debout, la moitié agenouillée), 200 cavaliers et autant de montures, 100 chars conduit chacun par deux soldats, des généraux, des officiers, la cantine... Au total une armée de 8000 hommes sur pied de guerre depuis 2.200 ans et toujours prête à passer à l’attaque...
Aussi vrais que nature, ces combattants sont en terracota. Ils ont été mobilisés par le «Premier Empereur» de Chine, Yin Zheng (259-210 av.J.C.), celui qui avait unifié un continent formé, à l’origine, de petits États indépendants. Parmi ses réalisations, une bureaucratie centralisée, des lois et une monnaie unifiées, une écriture standardisée et la construction de la Grande Muraille. Il voulait que sa dynastie perdure à travers 10.000 générations...
Un désir d’éternité qui l’avait mené à constituer cette armée rassemblée autour de son mausolée, et dont une soixantaine de spécimens sont maintenant exposés à la Walter Gallery de Baltimore. C’est la première fois que ces pièces quittent le spectaculaire site chinois qui les abrite et qui a été découvert par hasard en 1974.
L’exposition donne à voir des cavaliers avec leurs chevaux, des archers, des fantassins réalisés donc il y a 22 siècles et qui ont été conservés intacts. Ces statues, grandeur nature, en imposent de par leur stature et l’expression des visages. Car, on apprend que si les corps de ces sculptures ont été façonnés de la même manière, (moules identique pour les différents membres assemblés ensuite), les visages ont été travaillés un par un pour qu’aucune physionomie ne ressemble à une autre. Idem pour les têtes de chevaux. Quant aux armes, on les a retrouvées aujourd’hui aussi affûtées qu’elles l’étaient au moment de leur fabrication.
On estime à 700.000 le nombre des artisans qui, durant trente ans, ont œuvré pour achever la constitution de cette armée destinée à escorter l’empereur Yin Zheng dans l’au-delà. Les contingents avaient été placés dans des salles souterraines aux murs de brique, au parterre pavé et au plafond de bois. Après que l’empereur y a été enterré, avec toute sa troupe, on a fait planter des arbres au-dessus du mausolée pour lui donner l’aspect d’une colline ordinaire. Et, de toute façon, aucun Chinois n’aurait eu l’idée de commettre le geste sacrilège de déterrer le trésor.
La découverte de ce site est considérée comme une des trouvailles archéologiques majeures du siècle.
L’empereur Zheng est aussi grand par ses exploits qu’Alexandre ou Jules César. Il avait unifié, consolidé le Céleste empire et l’avait rendu prospère. Il avait voulu que son œuvre puisse survivre au temps. Couronné à l’âge de treize ans, à la suite d’un coup d’État de palais, il est mort à 49 ans, après avoir accompli une tâche de Titan. Il avait notamment coulé les armes de ses ennemis pour en faire des cloches qui jusqu’à présent produisent les cinq gammes de la musique chinoise...
A la fois fonceur et bâtisseur, il était redouté de tous. Les historiens le décrivent ainsi: «il avait un nez proéminent, des yeux très étirés, le buste d’un oiseau de proie et la voix d’un chacal. Il accordait rarement des faveurs et pouvait être tantôt tigre, tantôt loup».
La Chine actuelle garde beaucoup de ce que Yin Zheng avait fondé. La monnaie qu’il avait fait frapper avait encore cours au début de ce siècle! Quant à son armée des ombres, elle traduit parfaitement le sens de la grandeur chinoise...

I.M.
WASHINGTON -Irène MosalliSix mille fantassins, 320 archers, (la moitié debout, la moitié agenouillée), 200 cavaliers et autant de montures, 100 chars conduit chacun par deux soldats, des généraux, des officiers, la cantine... Au total une armée de 8000 hommes sur pied de guerre depuis 2.200 ans et toujours prête à passer à l’attaque...Aussi vrais que nature, ces combattants sont en terracota. Ils ont été mobilisés par le «Premier Empereur» de Chine, Yin Zheng (259-210 av.J.C.), celui qui avait unifié un continent formé, à l’origine, de petits États indépendants. Parmi ses réalisations, une bureaucratie centralisée, des lois et une monnaie unifiées, une écriture standardisée et la construction de la Grande Muraille. Il voulait que sa dynastie perdure à travers 10.000 générations...Un désir d’éternité...