Nabil Hélou, 28 ans, a été formé à l’ALBA où d’ailleurs il enseigne actuellement. Il a suivi à Cergy-Pontoise un stage de sculpture, de sérigraphie et de photo…
Son atelier déborde de corps, de torses, de têtes, d’empreintes… Pour l’heure, le modèle, le sujet de Hélou c’est l’homme. L’aventure du prix Cannes-Junior, «elle s’est décidée en quelques jours» raconte-t-il. «Dominique Chastres, du CCF, m’a demandé quelque chose de «junior», pas de matières sérieuses, comme le bronze ou le revêtement doré ou argenté… L’esquisse que j’ai faite lui a plu. Il m’a donné une journée pour lui présenter une maquette et moins de 48 heures pour livrer les deux statuettes. J’ai travaillé jour et nuit».
C’est grâce à l’ALBA que Hélou a décroché ce contrat. «C’est important que ce prix ait été conçu et exécuté au Liban. Michel Khleifé, le lauréat, m’a promis de l’exposer à Gaza».
Pour lui enseigner, c’est «partager ce que j’ai appris. De plus, le contact avec les jeunes est très enrichissant et me permet de sortir de mon atelier. Je pourrais sinon rester cloîtré à dessiner et sculpter des heures entières».
Les matières préférées de Nabil Hélou sont la pierre et le fer. «La pierre blanche, non-veinée et le fer brut. J’aime ces matières rêches, elles sont authentiques». Et de poursuivre, «on me demande souvent si la pierre n’est pas trop dure à sculpter. En réalité, la pierre est sensible, très malléable. Elle me donne l’impression de se forger toute seule».
Nabil Hélou a participé à une quinzaine d’expositions collectives. Il prépare sa première expo individuelle pour septembre et aura pour thème l’empreinte… «De notre naissance à notre mort, nous marquons tout ce que nous touchons de nos empreintes» explique-t-il. Il veut que son exposition se déroule dans un site public découvert, car il aime «la sculpture monumentale» et considère que «l’art étant la propriété de tous, doit se présenter en un lieu accessible à tous».
Rendez-vous pris, donc.
A.G.