Lors du jour de clôture, les visiteurs n’étaient en effet pas nombreux, pas nombreux du tout. Les 5.000 m2 de stands du centre des expositions offrent un grand choix de publications. M. Nasser Jarrous, responsable des expositions à l’Union des éditeurs, souligne que le but du salon «c’est d’informer le lecteur libanais et les éditeurs locaux et étrangers des nouveautés. Je peux dire qu’au bout de ces trois années, cet objectif a été atteint. En effet, de nombreux professionnels à travers le monde arabe attendent ce salon qui leur donne une idée assez complète de tout ce qui se passe dans le monde de l’édition au niveau arabe et international».
M. Jarrous, à l’instar des exposants, relève le rôle moteur du Liban dans l’édition. «Il y a un vieil adage arabe qui dit «Le Caire écrit, Bagdad lit et Beyrouth édite». Nous bénéficions au Liban d’une ancienne tradition dans l’édition et d’une liberté qui ne s’est jamais démentie». A ce propos, même l’ouvrage de Netanyahu, un moment retiré de la circulation, «est à nouveau sur le marché», indique M. Jarrous. «Le ministre Bassem Sabeh a en effet annoncé le 23 avril que dorénavant, aucun livre ne serait interdit par la censure sans accord préalable du ministère de l’Information».
Par ailleurs, M. Jarrous a souligné que «l’exposition stimule la concurrence entre les maisons d’édition libanaises et arabes. Je n’ai aucune idée du nombre de visiteurs. Mais ce que je peux noter c’est une forte demande à l’exportation. Cela confirme le rôle économique du secteur de l’édition».
Les éditeurs libanais notent pour leur part le nombre réduit de visiteurs. «Le livre en général et le livre arabe en particulier souffrent d’une désaffection de la part du public», souligne le responsable d’un des plus grands stands, éditeur et distributeur. «Les commandes constituent la plus grande part de nos chiffres d’affaires», ajoute-t-il.
Plus loin, le stand allemand occupe un grand espace. Mis en place par les organisateurs de la Foire internationale de Francfort, il regroupe plus de 160 éditeurs allemands. «Le Liban est une fenêtre sur l’édition arabe», explique M. Stephan Barthelmess. «Cela nous intéresse de coopérer avec les éditeurs libanais car ils ont le sens du professionnalisme. L’édition occupe aujourd’hui une bonne part du total des exportations libanaises. C’est dire l’importance de ce secteur». Et de souligner que «le Liban est un marché intéressant pour l’Europe: il y a d’abord la liberté d’expression et d’édition. Ensuite, c’est une porte grande ouverte vers les pays arabes. Toute l’infrastructure de l’édition est là; c’est un pays de production pour le livre». En conclusion, il a souligné la bonne organisation du salon.
Il est un peu dommage que les lecteurs n’aient pas été en masse, s’en rendre compte. Sur place.
A.G.