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Actualités - CHRONOLOGIE

Animaux, chars d'assaut, pistolets et autres signes représentent les divers partis en campagne Guerre des symboles pour pallier à l'analphabétisme

SANAA, 24 Avril (AFP). —Les partis et les candidats en lice pour les élections législatives ont recours à des symboles en forme d’animaux, de pistolet ou de char d’assaut, pour surmonter l’obstacle de l’analphabétisme.
A l’approche du scrutin, les murs des grandes villes se sont couverts du cheval cabré, emblème choisi par le Congrès général populaire (CGP) du président Ali Abdallah Saleh.
«Le cheval est notre symbole et le CGP notre choix», proclament les banderoles tendues en travers des rues.
Pourquoi le cheval? «Parce qu’il incarne l’authenticité et la fierté, et symbolise la volonté du peuple yéménite de franchir les obstacles pour parvenir au progrès et à la prospérité», explique très sérieusement le programme électoral du CPG.
Les mauvaises langues ont vite fait de se moquer et un caricaturiste d’opposition a dessiné récemment le cheval avalant des dollars, image de la corruption que ses adversaires reprochent au parti présidentiel.
Chacune des douze formations et des candidats indépendants qui briguent les 301 sièges du Parlement a choisi un symbole que les électeurs devront cocher sur le bulletin de vote.
D’après les estimations de l’ONU, le taux d’analphabétisme au Yémen atteint 70%. 4,6 millions des 7,5 millions de Yéménites en âge de voter sont inscrits sur les listes électorales, sur une population totale de 16 millions.
Principal rival du CPG, son partenaire au sein du gouvernement, le parti al-Islah, a opté pour le soleil, après avoir vainement tenté de s’approprier le croissant, plus conforme à son orientation islamique.
Al-Islah a contesté la décision du comité supérieur des élections d’octroyer le croissant assorti d’une étoile à un parti nassérien, affirmant être le premier à avoir choisi le symbole de l’islam.
Mais il a finalement fait contre mauvaise fortune bon cœur et des voitures ornées de soleils sillonnent Sanaa, diffusant à tue-tête des chansons à la gloire d’al-Islah.

Cocasses et
surprenants

Pour se différencier, l’un des deux partis Baas pro-irakien a choisi le palmier, l’autre a opté pour l’aigle. Un deuxième parti nassérien (se réclamant des idées panarabes de l’ancien président égyptien Gamal Abdel Nasser) n’a pas trouvé mieux que le chameau, une troisième formation nassérienne la balance et le parti monarchiste al-Haq un livre ouvert.
Quant aux candidats indépendants dont les journaux publient chaque jour la liste, leurs symboles vont des plus cocasses aux plus surprenants. L’un d’eux n’a pas hésité à se présenter sous l’emblème du char d’assaut, un autre a choisi un obus et un troisième un bulldozer. Certains ont retenu le bâton, d’autres le pistolet.
D’autres encore ont choisi le taureau, l’éléphant, la gazelle ou la girafe. Plus poétiques, certains ont retenu la fleur, le papillon ou les grappes de raisin, d’autres ont tout simplement opté pour le téléphone, des lunettes, un parapluie ou une clé.
Mais les symboles ne sont pas le seul moyen d’attirer l’électeur. Les partis distribuent également des cassettes de chansons.
«Quoi qu’on me donne, je ne vendrai pas ma voix, je voterai pour celui que je choisirai librement», répète un chanteur d’al-Islah, qui accuse de façon détournée le parti présidentiel de se livrer à l’achat de voix.
Les élections législatives de dimanche sont les secondes depuis l’unification du Yémen en 1990, et les premières depuis la guerre de sécession qui a déchiré le pays en 1994.
SANAA, 24 Avril (AFP). —Les partis et les candidats en lice pour les élections législatives ont recours à des symboles en forme d’animaux, de pistolet ou de char d’assaut, pour surmonter l’obstacle de l’analphabétisme.A l’approche du scrutin, les murs des grandes villes se sont couverts du cheval cabré, emblème choisi par le Congrès général populaire (CGP) du président Ali...