L’ogre Karlsruhe se méfiait des Jens-Uwe Zoephel et Thoralf Konetzke mardi en demi-finale. Les coéquipiers de Thomas Haessler, blessé, les vedettes Sean Dundee, Michael Tarnat ou Marc Keller avaient été instruits par le sort de leurs collègues de l’élite, Duisbourg et Sankt-Pauli Hambourg, écartés par Cottbus dans sa marche triomphale.
Mais le miracle continue. Sur un terrain enneigé, Karlsruhe a été étrillé 3-0, en toute logique, devant 21.000 spectateurs qui n’avaient pas été à pareille fête depuis bien longtemps.
Emmené par quelques anciens de la Bundesliga, Thomas Hossmang et Jens Melzig, le «Bayern de l’Est», qui porte le même maillot rouge rayé bleu que les prestigieux Munichois, poursuivait une série de 53 matches officiels sans défaite. Il entrait surtout dans l’histoire de la Coupe où l’avait devancé une seule équipe de troisième rang, la réserve de Hertha Berlin, battue en finale en 1993.
Objectif:
professionnalisme
Il paraissait lointain le temps où Cottbus, pris dans le vent de la réunification, tremblait pour son existence. Son parrain socialiste, une centrale électrique, le quittait après l’avoir soutenu dans ses oscillations entre première et deuxième divisions de RDA, les joueurs étaient remerciés. Lointaine aussi l’époque où le nom de Cottbus ne brillait que par la grâce de sa championne de saut en hauteur Rosi Ackermann, par la puissance de ses médaillés olympiques de cyclisme, Lutz Hesslich et Lothar Thoms.
Aujourd’hui, Energie Cottbus porte haut les couleurs d’un bassin minier où le chômage frappe 21,3% de la population, mais aussi d’une partie du pays où ont été engloutis les grands d’autrefois, Dresde et Magdebourg. «Nous devons bien ça aux gens: tout donner pour leur rendre leur fierté, pour montrer qu’on peut aussi faire quelque chose à l’Est», dit Hossmang, le capitaine.
Les sponsors ne s’y sont pas trompés. Avec leur aide, un nouvel éclairage, un sauna ont été inaugurés. Les espaces publicitaires sur les maillots de la demi-finale se sont vendus cher. L’objectif, désormais, c’est le professionnalisme: «Nous voulons rouler en Mercedes, plus en Wartburg», véhicule est-allemand de triste mémoire, plaisante l’entraîneur Eduard Geyer, artisan du renouveau.
L’adversaire de la finale aura pour nom VfB Stuttgart ou Hambourg SV (D1). Que Stuttgart parvienne en finale et termine premier ou deuxième de la Bundesliga, il disputera la Ligue des champions et c’est Cottbus qui jouera la coupe des coupes, quelle que soit l’issue de la finale le 14 juin à Berlin.
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