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Actualités - CHRONOLOGIE

Les hommes de Kabila ont occupé Lubumbashi Zaïre : Washington confirme son lâchage de Mobutu (photos)

La Maison-Blanche se prononce pour «une transition dans l’ordre», car «le statu quo n’est plus tenable»

Le président Mobutu Sese Seko a nommé mercredi un général à la tête du gouvernement zaïrois en remplacement du premier ministre contesté, Etienne Tshisekedi, au moment où la rébellion s’emparait de la plus grande partie de Lubumbashi, le poumon économique du pays. Fait plus important encore: les Etats-Unis ont officialisé leur abandon du chef de l’Etat, affirmant qu’ils souhaitaient «une transition dans l’ordre» au Zaïre où «le statu quo n’est plus tenable», ainsi que l’a souligné le porte-parole de la Maison-Blanche Michael McCurry «Nous pensons qu’il est nécessaire d’avoir des négociations conduisant à un cessez-le-feu et à une sorte d’accord (...) qui devrait inclure une sorte de transition dans l’ordre» conduisant en particulier à des élections susceptibles de donner une «base démocratique» à un nouveau gouvernement, a indiqué le porte-parole US lors d’un point de presse.
Les Etats-Unis n’appellent pas à la démission ou au départ en exil du président zaïrois Mobutu Sese Seko, a assuré M. McCurry. «C’est au peuple zaïrois de décider», a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la présidence américaine a toutefois ajouté que les Etats-Unis considéraient que l’«ère de Mobutu au Zaïre est terminée, car le statu quo n’est plus tenable, étant donné les très dures conditions que subit le peuple du Zaïre».
«Il est clair que nous devons aller au-delà de M. Mobutu», a-t-il affirmé.
Mais pour sa part, le nouveau premier ministre zaïrois, le général Likulia Bolongo, a exclu mercredi soir devant la presse un départ du pouvoir du président Mobutu «avant les élections», dont il n’a pas précisé la date.
Dans un flash spécial mercredi après-midi, la radio nationale (officielle) avait annoncé la nomination, par ordonnance de M. Mobutu, du général Bolongo au poste de premier ministre en remplacement de M. Tshisekedi, brutalement interpellé plus tôt par des militaires.
Selon un conseiller du général, M. Tshisekedi a été immédiatement «relaxé» et reconduit personnellement à sa résidence par l’un des fils du chef de l’Etat, le commandant Kongolo Mobutu.
A peu près au même moment, à l’autre bout du pays, les rebelles de Laurent-Désiré Kabila entraient, après des combats, dans Lubumbashi, accueillis dans la joie par les habitants. «Fini la dictature, le vrai changement commence», exultait un jeune.
En fin de journée, les rebelles tenaient la plupart des quartiers de la capitale de la riche province ministère du Shaba.
A Goma (est), la radio rebelle a, de son côté, fait état de la chute de la ville et dénoncé le soutien apporté par des «mercenaires belges» à la Division spéciale présidentielle (DSP, unité d’élite).
Dans l’après-midi, le gouverneur de la province, Kyungu ku Mwanza, était sorti du gouvernorat, drapeau blanc en main. Il a été rejoint par une partie des FAZ alors que d’autres résistaient encore.
Devant la résidence du maréchal Mobutu, une centaine de curieux s’amassaient. Cette maison servait de quartier général à la DSP. Des accrochages violents ont eu lieu pour son contrôle en début d’après-midi. La DSP y a abandonné un nombre impressionnant d’armes légères et d’obus de mortier.
Les rebelles, lourdement armés de fusils d’assaut, de grenades et de lance-roquettes, sont souvent très jeunes. L’un d’eux a déclaré qu’ils avaient subi de lourdes pertes lundi et mardi face à la DSP.
Aux abords de l’aéroport, à 10 kilomètres du centre-ville, la situation n’était pas encore claire mercredi soir, le gouverneur semblant négocier la reddition des FAZ et des DSP en position dans la zone.
Le bilan des victimes était impossible à établir. Très peu de civils ont été atteints. Un expatrié belge a cependant été grièvement blessé par un éclat d’obus au cou.
Des rumeurs affirmaient que des soldats de la DSP auraient fait sauter des installations de la GECAMINE, la grande compagnie minière.
La perte de Lubumbashi, véritable capitale minière du Zaïre, est l’une des plus cinglantes défaites du régime depuis le début de la rébellion, en septembre.
Contrastant avec le silence embarrassé de Paris sur le sort du président zaïrois, Washington avait dès mardi soir jugé «clair» que M. Mobutu et son régime «appartiennent au passé».
Intervenant devant le Congrès, le secrétaire d’Etat adjoint en charge des affaires africaines, George Moose, avait déclaré: «Il est clair que Mobutu, son régime appartiennent au passé», avant d’ajouter: «Ce qui se produit actuellement est une évolution vers une ère post-Mobutu».
La Maison-Blanche se prononce pour «une transition dans l’ordre», car «le statu quo n’est plus tenable»Le président Mobutu Sese Seko a nommé mercredi un général à la tête du gouvernement zaïrois en remplacement du premier ministre contesté, Etienne Tshisekedi, au moment où la rébellion s’emparait de la plus grande partie de Lubumbashi, le poumon économique du pays. Fait plus...