Maintenant que l’hiver tire à sa fin, on procède dans les villages au démontage de la traditionnelle «Sobiah». Ce poêle en fonte qui a toujours occupé une place d’honneur dans les intérieurs de montagne, prend ses quartiers d’été dans le grenier. Ce n’est toutefois qu’un au-revoir en attendant la saison prochaine. Chauffage, chaufferettes et autres radiateurs ne détrôneront pas le brasero dans le cœur des villageois.
Depuis des générations, il est au centre des longues veillées familiales. En effet. C’est autour du brasero que se nouaient les interminables conversations hivernales. Chaque interlocuteur y allait de sa petite histoire. Les incidents de la journée, les critiques des voisins, les racontars, les souvenirs des gloires passées... Le tout accompagné de marrons chauds.
Aujourd’hui, la télévision lui fait de l’ombre. On ne cause plus dans les chaumières. Réunis autour du poêle en fonte, les membres de la famille se laissent aller à une douce quiétude, en suivant des yeux les images du poste. Mais s’il n’est plus le roi de céans, le brasero reste présent, envers et contre tous ces appareils modernes qui cherchent à lui damer le pion. Sa place de prédilection: au centre du logis, là où le cœur, l’âme de la maisonnée...

N.N.