Selon le Pr Gallo, qui participe depuis mardi avec un millier d’autres scientifiques à un congrès sur le sida, de récentes expériences ont réussi à supprimer le virus chez certains animaux grâce à des combinaisons de médicaments, mais cette technique n’est pas encore applicable à l’homme.
Il n’existe en effet aucun modèle animal qui soit infecté par le VIH de la même façon que l’être humain. C’est pourquoi les chercheurs envisagent de créer des animaux doublement transgéniques qui, à l’instar de l’homme, posséderaient les deux récepteurs connus du virus du sida, a-t-il expliqué.
D’autre part, l’Américain Ernest Drucker, de l’Albert Einstein College of Medicine de New York, a critiqué la politique du gouvernement américain en matière de lutte antidrogue, l’une des principales causes d’apparition du sida.
Selon lui, les Etats-Unis éviteraient, dans les prochaines années, «entre dix et 20.000 contagions nouvelles» en mettant en place des programmes de distribution de méthadone et d’échange de seringues.
Parallèlement au congrès de Valence, les chercheurs américains ont annoncé avoir identifié des cellules qui stoppent la reproduction du virus HIV. Cette découverte pourrait doter les scientifiques de nouvelles armes, dans la lutte contre le sida.
Ces cellules, dénommées CD4 T «naïfs», augmentent la réponse initiale de l’organisme à certaines infections, dont celles du virus HIV du sida. Environ la moitié de tous les lymphocytes CD4T présents dans le sang d’un adulte sain sont «naïfs».
Le HIV ne peut pas se multiplier dans ces cellules, et par conséquent ne peut pas directement les affecter, révèle Mario Roederer, de l’équipe de recherche génétique à l’University School of Medecine de Stanford, près de San Francisco.
Pour que ces travaux puissent donner lieu à la mise sur pied d’une thérapie, la science devra encore comprendre le mécanisme par lequel ces cellules «naïves» stoppent la réplication du virus, explique M. Roederer dans le numéro d’avril du «Journal of Clinical Investigation» qui a publié les résultats de ses travaux.
M. Roederer suggère que les scientifiques prélèvent des cellules CD4 T sur des personnes séropositives puis procèdent à la multiplication de ces lymphocytes. Ceci permettrait d’éliminer le HIV de leurs cellules, explique-t-il. «Ensuite, on pourrait leur réinjecter leurs propres cellules, ‘nettoyées’ du virus HIV».
Le scientifique estime que ses travaux apportent une preuve supplémentaire à la théorie selon laquelle la destruction des cellules T dans l’organisme des malades du sida n’a pas seulement une origine virale.
(AFP-Reuter)
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