Lumière feutrée, cierges et encens... D’emblée, l’auditoire est plongé dans une atmosphère de recueillement.
Reprenant la célèbre phrase de Gide «Choisir c’est se priver», Letayf souligne qu’il a fallu sélectionner des extraits, et donc se priver du reste de la «très divine» «Passion selon Saint-Mathieu» de Bach, considérée par beaucoup comme le chef-d’œuvre du grand compositeur. L’exposé comprenait trois parties: La Passion, le Calvaire et la Croix. Trois éléments étaient par ailleurs mis en relief: le récit de la Passion (le récitatif); le rôle de la foule (ou de la «tourbe juive») et la poésie lyrique.
Pour son écoute musicale, Letayf a choisi la version de cette œuvre de Bach interprétée par l’Orchestre philharmonique de Berlin et dirigée par le célèbre Von Karajan.
Début de la passion et premier extrait avec le ténor Peter Schreier (évangéliste). «Nous allons entrevoir le ciel avec ces notes qui traduisent les sentiments de l’homme en présence du Christ crucifié», commente Letayf. A l’écran, défilent des diapos diverses: portraits et signature de J.S. Bach; portraits de Karajan, des églises, des mosaïques, des vitraux, des crucifix, des icônes et des textes...
Deuxième extrait: le baryton Dietrich Fischer-Dieskau (Jésus). «Les récitatifs (une sorte de chants déclamés) sont accompagnés par un clavecin, un orgue et une violoncelle», note Letayf. «Pour souligner le caractère divin de Jésus, ses paroles sont «auréolées» de musique, et le récitatif est accompagné, ici, par un quatuor à cordes».
«La Passion selon Saint-Matthieu» de Bach comprend 12 Choral.
Après la lecture, par Letayf, d’un extrait de l’Evangile où Marie-Madeleine parfume le front de Jésus; merveilleux texte chanté par l’alto Christa Ludwig (arias): «Torturé, accablé sous le poids de ses remords, vois mon cœur. Goutte à goutte que mes larmes, comme un pur et doux parfum, sur ta tête se répandent, divin Maître».
Trahison de Judas, la Cène, arrestation et trahison du Christ, reniement de Saint Pierre... L’auditoire «déguste» tour à tour des extraits de «La Passion»: Gundula Janowitz (soprane), Horst R. Laubenthal (ténor), Walter Berry (basse) et Anton Diakov (basse).
Letayf souligne la métamorphose de Karajan qui observe, pour cette œuvre, une totale objectivité devant la partition: «Sa musique est ici humilité».
Egalement au programme de cette soirée un extrait-vidéo du superbe film «L’Evangile selon Saint-Matthieu» de Pier-Paolo Pasolini (1964).
«La Passion selon Saint-Matthieu» de Bach, c’était, au C.C.F, deux heures de pure délectation.
N.S.
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