Cette personnalité note ensuite qu’il «ne sert à rien de dire que la neutralité est garantie du fait que les nominations devraient être d’abord approuvées par la majorité des députés de la circonscription. D’une part parce que cette majorité de parlementaires est elle-même acquise et manipulée par les gens en place. Et d’autre part parce qu’en matière de municipales, ce qui compte, ce n’est pas l’avis des députés, mais celui des clans et des familles au sein de chaque localité puisque c’est de gestion interne qu’il s’agit. A la rigueur on peut donc procéder à des nominations après avoir demandé à ces groupes sociaux de désigner eux-mêmes les postulants devant les représenter. Mais au fond, puisqu’en tout cas il faut nécessairement prendre l’avis des gens, autant les faire voter...».
Sur un plan parallèle, cette personnalité relève que «la suggestion de faire désigner le président d’une municipalité par les membres du conseil municipal plutôt que de le faire élire au suffrage universel peut ne pas produire les effets escomptés. On en attend, dit-on, la promotion de listes de coalition qui deviendrait plus difficile si, dès le départ, des candidats devaient s’affronter pour la présidence; mais en pratique, les listes d’entente resteraient dans la plupart des cas délicates à former car chaque présidentiable voudrait y préserver ses chances d’être désigné par ses pairs après l’élection, donc avoir le plus de gens à lui sur la liste, d’où blocage réciproque fréquent... Ce qui, de l’avis de cette même source, désavantagerait fortement, sur le plan global, les courants appartenant à l’opposition, le pouvoir ayant plus de marge de manœuvre pour faire désigner président un loyaliste que dans le cas où ce serait l’électorat qui se prononcerait pour ce poste. Cependant, il faut répéter ici que les municipales ne sont pas les législatives et que les clivages y obéissent beaucoup moins aux critères d’opposition et de loyalisme. Ainsi dans de nombreuses agglomérations, la caste politique dans son ensemble pourrait être confrontée à un problème de dualité: des rivaux qui appartiennent sur le plan politique général à une même famille, le pouvoir ou l’opposition... Il faudrait donc une sorte de consensus tacite «dépolitisant» au maximum ce scrutin et encourageant autant que faire se peut l’entente entre les différents camps d’une même cité».
Comme c’est le cas à Beyrouth.
E.K.
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