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Actualités - CHRONOLOGIE

Russie : les victimes des pirates du téléphone doivent payer ou se taire

SAINT-PETERSBOURG, 9 Mars (AFP). — 32 millions de roubles (5.714 dollars) pour quelques coups de fil à Saint-Pétersbourg. Les retraités Galina et Vassili sont atterrés: ils viennent de découvrir qu’ils font partie des victimes des «pirates du téléphone» et qu’ils n’ont aucun recours.
Les premiers cas de «piratage téléphonique» sont apparus il y a trois ans à Saint-Pétersbourg. En un an, 150 cas ont été enregistrés par une association de défense des consommateurs locale.
Le principe est simple: «les pirates connectent leurs téléphones à une ligne et peuvent parler avec n’importe qui, à New York ou à Londres», explique Sergueï Alexeïev, chef du département des télécommunications de Saint-Pétersbourg.
Sur de nombreux paliers des appartements pétersbourgeois, les boîtes métalliques facilement accessibles qui renferment les connecteurs ont été défoncées à l’aide d’un couteau.
Les «pirates» branchent le cordon du combiné téléphonique sur les plots du connecteur avec des pinces crocodiles, qui s’achètent n’importe où pour 5.000 roubles (moins d’un dollar). Puis ils s’installent sur le palier quand il s’agit d’un combiné normal ou dans leur voiture s’il s’agit d’un téléphone sans fil, raconte Valentin, 26 ans, ancien expert en la matière.
Lorsqu’il était étudiant, le jeune homme, originaire de Kaliningrad (à la frontière lituanienne) «parlait de cette façon régulièrement avec ses parents et amis», comme beaucoup de ses camarades.
«La situation des victimes est très compliquée car ils ne peuvent pas prouver que ces conversations ne sont pas les leurs», explique Galina Kozlovskaïa, présidente de l’Association de défense des consommateurs de la ville.
M. Alexeïev reconnaît laconiquement que «pour l’instant nous ne pouvons rien faire pour les défendre».
Ainsi Natalia Sedova, infirmière qui gagne 400.000 roubles par mois, se retrouve avec une note téléphonique de 6 millions de roubles pour des coups de fil à Ekaterinbourg (Oural) où elle ne connaît personne.
Galina et Vassili, avec un revenu mensuel de 600.000 roubles et un loyer de 150.000 roubles, sont obligés de payer des conversations avec les Etats-Unis qu’ils n’ont jamais eues.
«Cette somme de 32 millions de roubles est astronomique pour nous», se lamentent-ils. «Notre unique espoir est de prouver que ces relevés de comptes téléphoniques ne sont pas valables. Sinon nous resterons sans téléphone parce que nous sommes incapables de payer».
A Saint-Pétersbourg, tous les habitants payent un abonnement de 28.000 roubles pour les communications mensuelles intra-muros.
Le département des télécommunications est divisé en deux, avec d’un côté la compagnie des réseaux téléphoniques pour les conversations locales, et de l’autre la compagnie des communications interurbaines et internationales.
Mais quand les communications interurbaines et internationales ne sont pas payées, les deux lignes sont coupées, même si les communications intérieures ont été réglées.
SAINT-PETERSBOURG, 9 Mars (AFP). — 32 millions de roubles (5.714 dollars) pour quelques coups de fil à Saint-Pétersbourg. Les retraités Galina et Vassili sont atterrés: ils viennent de découvrir qu’ils font partie des victimes des «pirates du téléphone» et qu’ils n’ont aucun recours.Les premiers cas de «piratage téléphonique» sont apparus il y a trois ans à...