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Actualités - CHRONOLOGIE

Les vacances de dieu : un curé parmi les tueurs

PARIS, 9 Mars (AFP). — C’est parce que cette nuit-là, exceptionnellement, Dieu qui venait y dormir chaque soir a découché, que le Rwanda a plongé le 6 avril 1994 au cœur des ténèbres.
A partir de cette croyance rwandaise, Jean-Pierre Campagne met dans «Les Vacances de Dieu» un curé aux prises avec ce ciel qui l’a «laissé seul parmi les hommes», pendant le massacre de plus d’un demi-million de Tutsis et Hutus modérés.

Dans ce monde où l’on «coupe» et «taille» l’autre à la machette, par terreur autant que par jouissance, trois rescapés tutsis convergent, à la tombée du jour, vers le presbytère.

«Ma Main perdue», Espérance et Apollo ont fui leur colline, une parmi les mille, pour chercher refuge auprès du prêtre. Parce qu’un curé ça donne, pense Ma Main perdue qui a faim, parce qu’ils lui diront ce qui s’est passé, se rassure Apollo.

Mais le curé s’est retranché du monde. Enfermé dans son monologue avec ce Dieu en vacances, souffrant de la main droite, douloureuse d’avoir empoigné la panga (machette), c’est en vain qu’il apostrophe le Dieu des Blancs et celui de ses ancêtres, Ougana, ses professeurs de théologie et les séminaristes.

Faute de réponse, à la nuit noire il ouvre les portes de son église aux tueurs et, insultant son Dieu déserteur, «perd tout ce qui fait de nous des hommes».

En moins d’une centaine de pages, Jean-Pierre Campagne, journaliste qui a effectué de nombreux séjours au Rwanda et au Burundi, rappelle que les serviteurs de l’Eglise au Rwanda, s’ils furent souvent admirables d’abnégation et de courage, se mêlèrent parfois à la sinistre sarabande des massacreurs.
PARIS, 9 Mars (AFP). — C’est parce que cette nuit-là, exceptionnellement, Dieu qui venait y dormir chaque soir a découché, que le Rwanda a plongé le 6 avril 1994 au cœur des ténèbres.A partir de cette croyance rwandaise, Jean-Pierre Campagne met dans «Les Vacances de Dieu» un curé aux prises avec ce ciel qui l’a «laissé seul parmi les hommes», pendant le massacre de plus d’un...