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Actualités - REPORTAGE

Expurgée par la censure, Tallatit repart...(photo)

C’est reparti pour le spectacle chansonnier de Marc Kodeih «Tallatit», à l’hôtel Arcada Marina (Maameltein). Suspendue pendant trois semaines par la censure, la pièce expurgée se rejoue tous les soirs.
Une vingtaine de sketchs, quatre-vingt-dix minutes de rire... Et un constat alarmiste que fait Marc Kodeih: «Tallatit? Quand on joue au flipper et que la machine débloque, on dit «tallatit». La machine libanaise débloque à plein pot. Par ailleurs, tallatit vient du mot trois: troïka...»
Dans «Tallatit» tout est passé en revue à la loupe grossissante: la société d’abord, avec ses exagérations, ses tics, ses complexes; les hommes politiques ensuite, avec leurs accents bien particuliers, leur démagogie, le sectarisme et l’incohérence de leurs arguments...
Au rythme d’une pièce tous les deux ans, Kodeih en est à sa septième mise en scène, et cinq textes. Après un premier travail théâtral, «Astérix» (1985), Marc Kodeih concentre ses efforts sur le genre chansonnier.
Dans «Tallatit», ses dialogues, bourrés de jeux de mots font mouche; son sens de l’observation semble n’être jamais pris en défaut. Ses sketchs sont concis, les répliques s’y suivent à un bon rythme.
«On dit que je suis dangereux. Mais les poids lourds qui circulent sur les routes font beaucoup plus de dégâts que moi» souligne Kodeih. «Mon problème n’est pas avec la censure, elle fait le travail qui lui est demandé. Mon problème est avec le pouvoir politique qui dirige cette censure». Pourquoi alors Marc Kodeih s’occupe-t-il toujours de politique? «Bien obligé, étant donné l’influence qu’elle exerce sur notre quotidien. Je veux juste un pays normal, c’est-à-dire un pays dans lequel nous n’avons plus à nous soucier du quotidien, du minimum nécessaire. Je veux la liberté de parler, de vivre. Que le politique nous lâche les baskets».
Sur un autre plan, les chansonniers en général et le théâtre de Kodeih en particulier, réservent aux femmes une place de figuration assez insignifiante.
Misogyne, Marc Kodeih? «Non. Il y a deux facteurs qui entrent en ligne de compte: d’abord, les femmes exercent sur elles-mêmes un contrôle sévère, elles ne se laissent pas aller à jouer; ensuite, phénomène étonnant, un message passe mieux quand c’est un homme qui le dit».
Trois acteurs, Tony Abou Jaoudé, Charbel Ayoub et Mario Bassil se font l’instrument du texte de Kodeih. Quant aux deux actrices, Sawsan Mousallamani et Nadine Naoum, elles jouent les intermèdes musicaux.
«Après mes études d’architecture et de théâtre», indique Kodeih, «j’ai collaboré avec Wassim Tabbarah. Je me suis rendu compte que le spectacle chansonnier a de nombreux avantages: ce sont des productions qui n’engagent pas de gros frais; c’est un rythme qui me convient, concis et rapide».
Bien qu’«amoindri», le dernier texte de Kodeih reste efficace...


Aline GEMAYEL
C’est reparti pour le spectacle chansonnier de Marc Kodeih «Tallatit», à l’hôtel Arcada Marina (Maameltein). Suspendue pendant trois semaines par la censure, la pièce expurgée se rejoue tous les soirs.Une vingtaine de sketchs, quatre-vingt-dix minutes de rire... Et un constat alarmiste que fait Marc Kodeih: «Tallatit? Quand on joue au flipper et que la machine débloque, on dit...