M. Lake, qui était à l’époque conseiller du président pour les Affaires de sécurité nationale, a affirmé que le «feu vert» donné par Washington à la Croatie en 1994 afin d’autoriser le transit vers la Bosnie d’armes en provenance d’Iran avait été une décision «difficile, mais juste».
«Je ne m’excuse aucunement pour cette politique. Mais je me rends compte qu’il eut été préférable d’en informer des représentants-clés du Congrès de façon discrète», a affirmé M. Lake, qui a promis de pleinement coopérer avec le Congrès s’il est confirmé dans ses nouvelles fonctions de directeur du renseignement et «patron» de la CIA.
Une demande avait été faite par le président croate Franjo Tudjman à l’ambassadeur américain à Zagreb, Peter Galbraith, afin de savoir quelle serait l’attitude de Washington en cas de livraisons d’armes iraniennes au gouvernement bosniaque, par l’intermédiaire de la Croatie. Et ce, à un moment où la guerre contre les Serbes faisait rage et où les belligérants tombaient sous le coup d’un embargo international sur de telles livraisons.
M. Lake a indiqué qu’il avait proposé au président Clinton au retour de l’enterrement de l’ex-président Richard Nixon, de ne donner «aucune instruction», une «décision qui impliquait que les armes allaient probablement être livrées», a-t-il reconnu.
«Si nous avions fait part de notre approbation, nos alliés l’auraient sûrement appris. Ceci aurait provoqué un sérieux désaccord avec eux, entraînant leur probable retrait de la FORPRONU (la Force de protection de l’ONU en Bosnie) et aurait affaibli l’OTAN, entraînant de nouvelles effusions de sang et des appels à une intervention américaine», a expliqué M. Lake.
Mais, a-t-il ensuite affirmé, cette action ne constituait pas une «action clandestine» et ne nécessitait donc pas une notification du Congrès.
M. Lake s’est également défendu d’avoir cherché à conserver un portefeuille d’actions en violation des règles d’éthique et d’avoir fait fi des recommandations de la Maison-Blanche qui, par quatorze fois, lui avait intimé de vendre des actions de sociétés pétrolières pour éviter tout risque de conflit d’intérêt.
M. Lake a récemment été condamné à une amende de 5.000 dollars pour avoir conservé ces actions, selon lui par inadvertance.
Il a également affirmé tout ignorer de l’affaire qui oppose actuellement le FBI à la Maison-Blanche quant au fait de savoir si la présidence avait été informée l’été dernier d’une tentative présumée de Pékin de contribuer au financement des campagnes électorales de six parlementaires américains.
La police fédérale avait informé deux de ses collaborateurs de la menace présumée, mais M. Lake a affirmé ne pas connaître «la nature des informations qui leur ont été communiquées».
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