Dans une déclaration commune, M. Solana et le gouvernement kazakh ont annoncé que «la coopération avec une organisation aussi importante a de multiples perspectives dont l’augmentation des capacités défensives des forces militaires kazakhes».
Dans ce but, des officiers d’Asie centrale «effectueront des stages dans les pays de l’OTAN», a déclaré Javier Solana lors d’une conférence de presse commune avec Kassimjomart Tokaev, ministre kazakh des Affaires étrangères, et Moukhtar Altynbaïev, ministre de la Défense.
Des manœuvres militaires baptisées «Turkestan 97» doivent avoir lieu au Kazakhstan en septembre prochain dans le cadre du programme de Partenariat pour la paix de l’OTAN auquel ont adhéré en 1994 les quatres ex-républiques soviétiques d’Asie centrale que visitera cette semaine M. Solana (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan et Turkménistan).
Un bataillon appelé Centerazbat, constitué de soldats ouzbeks, kazakhs et kirghizes participera à ces exercices auxquels seront associés des soldats américains et de dix autres pays, dont la Russie.
L’arrière cour russe
«Nous ferons notre possible pour développer Centerazbat», a ajouté M. Solana.
Mais, toujours selon M. Solana, il n’est pas question «de coopération sur le plan de l’armement» entre l’OTAN et l’Asie centrale ex-soviétique, frontalière de l’Afghanistan, de l’Iran, de la Russie et de la Chine.
M. Solana n’a pas répondu à la question de savoir si les armées centrasiatiques avaient besoin d’une assistance occidentale urgente face à la menace que représente une probable offensive de printemps des Taliban dans le nord afghan susceptible de déstabiliser la région.
Tête de pont de la défense régionale face aux Taliban et «de l’arrière cour géostratégique russe» en Asie centrale, selon les termes d’un diplomate occidental, le Tadjikistan est l’unique république d’Asie centrale à ne pas être membre du Partenariat pour la paix.
Quelque 30.000 soldats russes y sont déployés pour garder les confins tadjiko-afghans et pour appuyer un régime néocommuniste combattu par des partisans islamistes.
L’armée russe basée au Tadjikistan effectue régulièrement des exercices militaires avec des chars et des avions de chasse.
Evoquant les discussions qu’il a eues avec le gouvernement russe à Moscou dimanche dernier, M. Solana a estimé qu’il y avait «toujours une incompréhension basée sur les images du passé» ajoutant que «l’actuelle OTAN n’est pas celle des années 60. La culture de confrontation a disparu».
Pour sa part, le ministre kazakh des Affaires étrangères, Kassimjomart Tokaev, a estimé mardi que «le processus d’élargissement de l’OTAN est irréversible», mais qu’«il faut tenir compte de l’inquiétude de la Russie».
L’extension de l’OTAN «ne doit pas avoir de conséquences déstabilisatrices pour le continent européen et ailleurs», a encore affirmé M. Tokaev.
Il y a une semaine, le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, avait déclaré qu’«il ne faut pas se bousculer» pour élargir l’OTAN.
«La Russie restera toujours une grande puissance en Europe et en Asie», avait ajouté M. Nazarbaïev, président d’une république de 16 millions d’habitants dont 37 pc de Russes de souche.
Le 6 mars dernier, le président russe Boris Eltsine a réitéré l’opposition de Moscou à l’élargissement de l’Alliance atlantique, qui peut, selon lui, aboutir à une nouvelle scission de l’Europe.
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