A Belo Horizonte, troisième étape de son périple brésilien qu’il a entamé samedi dernier, le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, a eu droit hier à un accueil officiel et populaire chaleureux.
Particulièrement nombreux dans cette ville, les membres de la colonie d’origine libanaise, se sont massés sur la place centrale où un tapis rouge avait été déroulé.
Avant son départ, pour Belo Horizonte, le chef de l’Eglise maronite avait été l’hôte à dîner à Brasilia de l’ambassadeur du Liban au Brésil, M. Ghazi Chidiac. Dans un discours improvisé prononcé en français, Mgr Sfeir, avait appelé à la mise en œuvre «des résolutions adoptées par le Conseil de Sécurité de l’ONU en faveur du Liban». S’adressant à la communauté d’origine libanaise (estimée à 10 millions de personnes), le patriarche avait déclaré qu’elle pouvait «aider le Liban à retrouver une situation normale et à recouvrer son indépendance et sa souveraineté».
Tout en soulignant que la situation s’était nettement améliorée sur le plan de la sécurité, le prélat maronite avait estimé que «cela n’est pas suffisant. Le Liban n’est pas encore pacifié. Nous attendons le processus de paix (...) qui pourra donner à ce pays ce à quoi il aspire», avait-il dit.
A Belo Horizonte, Mgr Sfeir a été accueilli par le gouverneur de l’Etat, M. Eduardo Izirido, qui était entouré de plusieurs élus et de responsables locaux et fédéraux d’origine libanaise. Etaient présents notamment: MM. Augustino Boutros, ministre régional et premier secrétaire du gouverneur (originaire de Deir el-Ahmar), Silvio Mitri, ministre de l’Habitat (originaire de Salima), Jaao-Pedro Ghostine, ministre et conseiller politique du gouverneur (originaire de Zghorta), Paolo Haddad, ministre et conseiller économique et ancien ministre fédéral (Falougha), le sénateur Antony Zeitouni et le député régional Kamel Komeira (Majdelbaana), ainsi qu’un grand nombre de notables et de citoyens d’origine libanaise.
Après les hymnes nationaux brésilien et libanais, M. Izirido et Mgr Sfeir ont eu un tête-à-tête d’une demi-heure au cours duquel le patriarche a fait à son hôte un exposé rapide de la situation au Liban. Le gouverneur a ensuite offert un déjeuner en l’honneur de la délégation libanaise.
En soirée, le «Club libanais» a offert un dîner en l’honneur de Mgr Sfeir, qui doit visiter aujourd’hui l’Université catholique, avant d’avoir une rencontre avec la presse. Il se rendra ensuite dans la ville de Salvador, quatrième étape de sa tournée.
Dans le discours qu’il a prononcé à Brasilia lors de la réception offerte par l’ambassadeur Chidiac, Mgr Sfeir a indiqué que la guerre au Liban a provoqué l’exode de deux millions de personnes «qui n’ont pas pu regagner leurs foyers, alors qu’un demi -million de Libanais ont quitté leur pays pour le Brésil, l’Australie et le Canada ou encore pour l’Europe. Ceux-là veulent rentrer chez eux, mais ils hésitent, parce qu’ils attendent l’instauration d’une véritable paix», a-t-il dit.
«En tant que sénateurs et que députés, vous pouvez aider le Liban, a poursuivi Mgr Sfeir. Vous avez votre mot à dire devant les instances internationales. Et comme tous les Libanais, j’aimerais vous voir au Liban. Si vous ne voulez pas vous y installer, au moins allez le visiter».
S’adressant à Mgr Sfeir, M. Chidiac a pour sa part déclaré: «La chaleur et la sincérité de l’accueil populaire qui vous a été réservé à votre arrivée, ainsi que votre rencontre à Brasilia avec le président de la République fédérative, le ministre d’Etat aux Relations extérieures, le président du Sénat et celui de la Chambre des députés, reflètent les profondes relations d’amitié qui existent non seulement entre nos deux pays mais ausi, et surtout entre nos deux peuples (...). Où que vous allez au Brésil, vous rencontrerez des Libanais et des Brésiliens descendants de Libanais, qui vont vous accueillir avec une chaleur émouvante. Ils seront nombreux et appartiendront, comme vous avez pu le constater, à toutes les communautés qui forment la famille libanaise».