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Actualités - CHRONOLOGIE

A l'issue d'un entretien avec le président péruvien à La Havane Castro accepte d'accueillir les preneurs d'otages de Lima

LA HAVANE, 4 Mars (AFP). — Fidel Castro, à la demande du président péruvien Alberto Fujimori, a accepté ,pour des «raisons morales», d’accueillir les preneurs d’otages à la résidence du Japon à Lima, mais les conditions posées laissent paraître une certaine réticence, estiment les observateurs à La Havane.
Cuba est disposé à donner asile à la vingtaine de membres de ce commando du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA, guévariste) si le Pérou et le Japon en font la demande, avec l’accord du MRTA et des pays garants dans les pourparlers (Canada et Saint-Siège), a indiqué le président péruvien.
M. Fujimori, qui s’est entretenu environ deux heures avec Fidel Castro, est arrivé à l’improviste à La Havane en mettant à profit son voyage vers Lima, de retour de Saint-Domingue où il a fait dimanche dernier une visite surprise.
Si les conversations à Cuba du président péruvien ont été plus fructueuses que celles de la veille avec son homologue dominicain Leonel Fernandez, l’idée de se mêler de la prise d’otages à l’ambassade du Japon à Lima ne semble pas avoir déchaîné l’enthousiasme de Fidel Castro.
«Cuba ne sera pas médiateur» dans la crise, a ainsi averti M. Fujimori lors d’une conférence de presse, tenue alternativement en espagnol et anglais au Palais de la Révolution dans l’imposante salle de réunion du Conseil d’Etat cubain.
La Havane, en quête de respectabilité internationale alors que se durcit son bras de fer avec Washington, a laissé entendre à plusieurs reprises ces deux derniers mois qu’elle ne souhaitait pas se mêler de la crise péruvienne.
De la même manière, les hauts fonctionnaires cubains expliquent à qui veut les entendre que Cuba n’a aucune relation avec le MRTA, dont le commando retient 72 otages depuis 75 jours.

Attitude
compréhensive

Le fait que ce mouvement s’«autoproclame» d’inspiration guévariste, assurent-ils, ne signifie nullement qu’il jouisse d’un soutien des autorités cubaines, qui commémorent cette année la mort au combat dans les maquis boliviens du «guérillero héroïque» Ernesto «Che» Guevara, il y 30 ans.
Cependant, les autorités péruviennes semblent assurées de la neutralité de Washington dans cette affaire: «Nous pouvons bien comprendre la volonté (du président Fujimori) de faire tout ce qu’il pense nécessaire pour augmenter les chances d’un règlement pacifique», a indiqué lundi le porte-parole de la Maison-Blanche Michael Curry, interrogé sur la visite à La Havane du chef d’Etat péruvien.
«J’ai trouvé que l’attitude du commandant Fidel Castro était très compréhensive, il y a une bonne volonté de son côté et nous espérons que cela conduira à une issue pacifique», a estimé M. Fujimori qui a annoncé qu’il enverra un message au commando par l’intermédiaire de Domingo Palermo, chargé par le gouvernement péruvien des pourparlers avec les preneurs d’otages.
Le principal obstacle à une solution passant par La Havane pourrait bien être l’intransigeance des membres du commando eux-mêmes. Ceux-ci, qualifiant ironiquement de «promenade» le voyage de M. Fujimori, ont nié avoir accepté de demander l’asile politique à l’étranger.
Au cours des 25 dernières années, Cuba a été une terre de refuge pour de nombreux groupes de guérilleros et militants de gauche d’Amérique latine. Encore, en juin dernier, étaient arrivées dans la plus extrême discrétion dix personnes impliquées dans l’enlèvement de Juan Carlos Gaviria. Ce dernier, frère de César Gaviria, à l’époque président de Colombie, avait été libéré auparavant à l’issue de négociations.
A Lima, les représentants du gouvernement péruvien et du commando du MRTA ont commencé lundi à 16h25 locales (21h25GMT) leur huitième séance de négociations pour tenter de parvenir à une issue pacifique à la crise.
LA HAVANE, 4 Mars (AFP). — Fidel Castro, à la demande du président péruvien Alberto Fujimori, a accepté ,pour des «raisons morales», d’accueillir les preneurs d’otages à la résidence du Japon à Lima, mais les conditions posées laissent paraître une certaine réticence, estiment les observateurs à La Havane.Cuba est disposé à donner asile à la vingtaine de membres de ce...