Depuis ces dernières années, le budget de l’Armée populaire de libération (APL), forte de quelque 3 millions d’hommes, augmente chaque année en moyenne de 13 à 14%, avec pour 1997 une enveloppe prévue de 80,57 milliards de yuans (9,7 milliards de dollars US).
«Mais ces chiffres ne représentent pas la réalité du budget de fonctionnement de l’armée», a noté un spécialiste des questions de défense, ajoutant qu’«ils ne prennent notamment pas en compte les fonds consacrés à la recherche et au développement de matériel militaire dans d’autres ministères ou corporations techniques».
Selon l’Institut international d’études stratégiques (IISS) de Londres, les dépenses militaires réelles de la Chine sont en fait quatre fois plus élevées que le budget.
L’APL engrange en effet des revenus très importants de son empire industriel, formé de plus de 20.000 entreprises qui vont des transports aux mines de charbon, aux hôtels, restaurants en passant par l’immobilier et même les boîtes de nuit.
L’armée possède aussi des fermes qui subviennent aux besoins des soldats mais ne sont pas intégrées dans le calcul du budget.
La partie visible
de l’iceberg
«Le ministère des Finances applique chaque année un coefficient de hausse proche du taux d’inflation, afin que le pouvoir d’achat de l’armée reste constant. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg, le reste étant très difficile à reconstituer», a commenté un autre analyste.
Plusieurs corporations, de rang de ministère, travaillent à la fois pour le civil et le militaire, mais on ignore le montant des fonds qui leur sont alloués pour la recherche et le développement de nouvelles armes.
«L’AVIC (Aviation Industries of China) développe ainsi des équipements pour l’armée de l’air, Norinco (Northern Industrial Corp.) pour l’armée de terre, tandis que la CASC (China Aerospace Corp.) ou la CNNC (China National Nuclear Corp.) travaillent à des applications militaires dans les domaines des satellites et du nucléaire», a-t-il rappelé.
Le gouvernement chinois tient à limiter la croissance de son budget militaire, afin d’apaiser les craintes suscitées en Asie par l’émergence de la Chine au rang de superpuissance régionale.
Selon le rapport sur «L’équilibre militaire 1996/97», publié en octobre par l’IISS de Londres, la Chine peut désormais aligner des forces terrestres de déploiement rapide «de haute qualité», mais sa capacité à projeter sa puissance militaire sur mer «reste limitée» et son aviation ne maîtrise toujours pas la technique du ravitaillement en vol.
Au cours des dernières années, l’armée chinoise a accéléré son processus de modernisation en développant «un partenariat stratégique» avec la Russie, comme l’ont souligné les présidents chinois Jiang Zemin et russe Boris Eltsine.
Après avoir acheté des chasseurs bombardiers russes SU-27, ainsi que leur licence de fabrication, la Chine envisagerait d’acquérir des missiles antimissiles russes de type S-300.
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