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Actualités - CHRONOLOGIE

Orphelin de Deng, il est plus vulnérable que jamais aux attaques de ses rivaux Jiang désormais seul pour gouverner le plus grand pays du monde

PEKIN, 26 Février (AFP). — Le numéro un chinois Jiang Zemin, qui vient d’enterrer son mentor, le patriarche Deng Xiaoping, se retrouve désormais seul, sans protection, pour gouverner le plus grand pays du monde.
«La présence de Deng, même malade, était rassurante pour Jiang, car elle légitimisait son pouvoir. Maintenant, il est orphelin et plus vulnérable aux attaques», a dit un diplomate.
Deng, mort le 19 février à l’âge de 92 ans, avait choisi Jiang comme dauphin dès juin 1989, au moment de la répression des manifestants sur la place Tiananmen.
Son successeur désigné, Zhao Ziyang, secrétaire général du PC, venait d’être limogé pour avoir sympathisé avec les étudiants qui occupaient depuis plusieurs semaines l’immense place, au cœur de la capitale.
Nommé à la tête du PC, Jiang a ensuite gravi tous les échelons du pouvoir, cumulant également les postes de chef de l’Etat et chef suprême de l’armée.

La voix brisée
par l’émotion

Lors de son discours d’adieu prononcé mardi devant 10.000 personnes invitées au Palais du peuple pour les obsèques officielles, Jiang, la voix brisée par l’émotion, a insisté sur la filiation entre lui et Deng.
«Le camarade Deng Xiaoping a joué un rôle crucial pour une transition en douceur entre la seconde et la 3e génération de la direction centrale collective», a-t-il proclamé.
M. Jiang est présenté par la propagande officielle comme «le cœur» de la 3e génération, la première ayant été celle de Mao et la 3e celle de Deng.
Même après avoir quitté ses fonctions officielles en 1990, Deng a continué à jouer un rôle d’arbitre et à suivre les grandes affaires du pays en gouvernant derrière le rideau, comme jadis les empereurs.

Les forces
hostiles

Très affaibli et diminué par la maladie dès 1994, Deng restait cependant un symbole auquel Jiang pouvait recourir en cas de crise.
«Le paradoxe, c’est que la disparition de son mentor libère aussi Jiang de son étiquette de dauphin et lui donne pour la première fois la possibilité de s’affirmer comme le véritable numéro un du régime, et non pas comme un nouveau Hua Guofeng», a estimé un analyste.
Hua, successeur désigné de Mao à sa mort en 1976, avait été évincé deux ans plus tard par Deng.
Souvent comparé au dauphin malheureux de Mao dans la presse étrangère, Jiang Zemin semble décidé à ne pas répéter les mêmes erreurs.
Dans la biographie officielle consacrée à Deng, il est clairement indiqué que c’est le patriarche et lui seul qui a corrigé les épreuves du 3e tome de ses «œuvres choisies». Hua Guofeng s’était attribué la paternité de la publication du 5e tome des «œuvres choisies» de Mao, prenant du même coup à son compte les erreurs de Mao dénoncées au 3e plénum du 11e Congrès du Parti en mars 1978, qui marque le début de réformes lancées par Deng.
«Jiang veut garder ses distances avec le patriarche, en proclamant que “lui c’est lui, et moi c’est moi”, tout en poursuivant les grandes lignes de sa politique d’ouverture et de modernisation», a relevé cet analyste.
Mais la disparition de Deng risque de libérer certaines forces hostiles à Jiang, qui restaient jusqu’à présent en sourdine, souligne un autre diplomate.
«Deng avait été soucieux d’assurer une transition en douceur en plaçant au côté de Jiang deux chefs militaires respectés, les généraux Liu Huaqing et Zhang Zhen, afin de l’aider à se faire accepter par l’armée, dont le rôle est capital pour la maîtrise du pouvoir», a-t-il estimé.

De plus en plus
ouvertement
contesté

Jiang est de plus en plus ouvertement contesté par certains caciques du PC, qui lui reprochent de s’entourer uniquement d’hommes de son clan, issus de Shanghai, où il a pendant longtemps gouverné, ou de sa province natale du Jiangsu (est).
«Le grand moment de vérité sera le 15e congrès du Parti, à l’automne. On verra alors si Jiang est accepté comme le successeur légitime de Deng», a dit un analyste chinois.
PEKIN, 26 Février (AFP). — Le numéro un chinois Jiang Zemin, qui vient d’enterrer son mentor, le patriarche Deng Xiaoping, se retrouve désormais seul, sans protection, pour gouverner le plus grand pays du monde.«La présence de Deng, même malade, était rassurante pour Jiang, car elle légitimisait son pouvoir. Maintenant, il est orphelin et plus vulnérable aux attaques», a dit un...