«Je peux affirmer que la domination des Etats-Unis sur le monde se poursuivra tout au long des dix prochaines années», a déclaré M. Boutros-Ghali dans cet entretien effectué à Paris et publié mardi par le quotidien gouvernemental Al-Ahram.
«Quelle nouvelle force apparaîtra? L’Europe pourra-t-elle s’unir? La Chine décidera-t-elle de jouer un rôle dans la politique internationale?», s’est-il interrogé.
M. Boutros-Ghali avait vu sa réélection en décembre bloquée par un veto américain en dépit de l’approbation à l’unanimité des pays membres de l’ONU pour la reconduire pour cinq ans. Il a expliqué souffrir de «l’ingratitude» de certains pays.
«Je ne ressens aucune amertume, car la politique n’a pas de logique. Un jour vous êtes au pouvoir et un autre jour vous perdez ce pouvoir», a-t-il observé. «Si vous acceptez le travail politique, vous devez accepter d’avance la possibilité de perdre votre poste sans raison valable».
Mais «je peux dire que je ressens de l’ingratitude, au niveau personnel de la part de personnes auxquelles j’ai rendu des services (...) et de la part de certains Etats. Beaucoup de pays auxquels j’ai beaucoup donné et beaucoup fait pour leurs peuples m’ont réservé un mauvais traitement», a-t-il répondu au journaliste qui lui demandait s’il s’estimait victime «d’injustice».
Il a réfuté les accusations selon lesquelles il avait «mal géré le problème bosniaque» et indiqué que «des accusations similaires en ce qui concerne la Somalie, l’Afghanistan et le Tadjikistan» ont été portées contre lui, mais qu’elles étaient «dénuées de tout fondement».
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