Lorsqu’on lui a demandé si un report était inévitable, Clarke a répondu: «Inévitable non, mais probable à mon avis».
Un chômage croissant en Allemagne risque d’alourdir le déficit budgétaire et donc d’empêcher le pays de se qualifier pour l’Union économique et monétaire (UEM), a ajouté Clarke.
Interrogé sur la vigueur actuelle de la livre sterling, qui a gagné 15% ces six derniers mois, Clarke a dit: «A la fin des années 80, le sterling valait jusqu’à trois deutschemarks. Notre gouvernement a alors réduit les taux d’intérêt pour tenter d’affaiblir la livre contre le mark. Ce fut l’une des causes de l’hyper-inflation. On ne fera pas deux fois la même erreur».
Le taux d’intervention de la Banque d’Angleterre est de 6,0%. Il a été relevé d’un quart de point en octobre 1996. Les économistes pensent que le prochain mouvement sera à nouveau une hausse, compte tenu du dynamisme économique du pays.
Londres s’est fixé pour objectif une inflation de 2,5% à moyen terme. La Banque d’Angleterre pense qu’un léger resserrement monétaire sera nécessaire pour atteindre cet objectif.
Importance vitale
Clarke, faisant apparemment référence à la France et à l’Italie, a ajouté qu’il s’opposerait à ce que des pays qui usent «d’impôts qui n’en sont pas et de transferts de fonds de pension qui réduisent l’endettement» soient autorisés à participer à la monnaie unique s’il est prouvé que leur adhésion n’a tenu qu’à ces procédés.
Paris compte réduire le déficit budgétaire par transfert d’une soulte de 37,5 milliards FF provenant de France Télécom, tandis que Rome entend lever une «eurotaxe» dont le produit représenterait 0,6% du PIB.
Il a en revanche exclu clairement l’Allemagne de ses accusations voilées. «Je ne crois pas que l’Allemagne manipulerait les comptes et je suis vraiment très étonné qu’on puisse laisser penser que la République fédérale le ferait, alors que ses finances publiques sont tout à fait transparentes».
Un ancien membre du conseil central de la Bundesbank a toutefois affirmé qu’il n’hésiterait pas à saisir la Cour fédérale si Bonn tentait une telle manipulation.
«Depuis 1995, notre pays n’a pas rempli les critères financiers qui paraissent d’une importance vitale et je ne crois pas qu’il les remplira davantage en 1997 ou en 1998», écrit Wilhelm Nölling dans le Mail on Sunday.
Enfin, a poursuivi Clarke, la politique du «wait-and-see» de Londres vis-à-vis de l’UEM n’a pas varié d’un iota, bien que le secrétaire au Foreign Office Malcolm Rifkind ait déclaré la semaine dernière que l’attitude britannique vis-à-vis de cette dernière était «hostile dans l’ensemble».
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