La préface est de Michel Corvin, professeur et directeur de recherche à l’Institut d’études théâtrales de l’Université Paris II-Sorbonne Nouvelle. Directeur de l’ancienne Ecole des lettres de Beyrouth, Michel Corvin est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire de la dramaturgie contemporaine, l’esthétique et la sémiologie théâtrales. Entre autres, le «Dictionnaire encyclopédique du théâtre», publié en 1991 chez Bordas. «Michel Corvin a été mon maître et mon conseiller, poursuit Anna Rahal. Ses travaux constituent le principal pilier théorique de mes recherches».
«Je suis partie pour mes recherches de l’idée que le texte écrit est déjà une représentation, explique Anna Rahal. Le sémioticien ne cherche en aucun cas à rivaliser avec la mise en scène professionnelle. Tout en ayant un grand respect du texte, il est conscient que celui-ci est la matrice de ce que deviendra la création du metteur en scène. Dans cet essai, mon objectif est d’amener le lecteur à pénétrer au cœur du texte afin de bien le comprendre et l’assimiler. Pour cela, j’entreprends une étude extra-textuelle détaillée de chaque œuvre».
Tableaux et
schémas
Didascalie, temps, espace, objets utilisés, gestuelle, chaque volet est passé au peigne fin. L’auteur propose différents niveaux de lecture, établit des parallèles, interprète chaque signe et chaque symbole, étudie les relations entre les personnages et propose une nouvelle lecture, décodée, approfondie. Le style d’Anna Rahal est clair et assez accessible. Elle intègre par ailleurs dans son ouvrage, pour une meilleure compréhension, des tableaux et des schémas.
«Grâce à un certain nombre de concepts empruntés à la linguistique, la lecture sémiotique des textes littéraires forme le lecteur et le rend autonome. Elle lui permet en effet d’organiser les éléments signifiants du texte au fur et à mesure qu’il avance dans son analyse», dit Anna Rahal, avant d’ajouter: «Un texte de théâtre, c’est autant une école du spectateur qu’un moyen d’amener au jeu de la représentation dans le cadre même d’un cours de littérature. C’est en fait une expérience pédagogique qui se donne pour principal objectif l’éveil des facultés de l’esprit: d’une part, l’attention, le raisonnement et le sens des réalités; de l’autre, la sensibilité et la créativité».
Expériences
pédagogiques
En annexe, Anna Rahal rend compte de deux expériences pédagogiques. «J’ai travaillé «Fin de partie» de Jean Genet en 1993 avec mes élèves du secondaire du Collège protestant français, dit-elle. Nous en avons fait une lecture sémiotique et herméneutique, puis la pièce a ensuite été jouée par un groupe d’élèves de classe de seconde, sous la direction de Nagi Sourati, metteur en scène et professeur de théâtre. «Le Balcon» de Genet a, quant à lui, été traité en université, en quatrième année de lettres françaises, dans le cadre d’un cours réservé à l’enseignement du commentaire d’une œuvre théâtrale. J’ai pensé qu’il serait intéressant de conclure mon livre par ces deux exemples concrets de lectures».
Et de révéler: «Un noyau de formation se met en place en ce moment au département de langue et de littérature françaises de la faculté des lettres et des sciences humaines de l’U.L., section I».
En faisant la lumière sur ce qui relevait de zones d’ombre dans les œuvres théâtrales de grands auteurs comme Genet, Ionesco, Beckett et autres, «Nouveau Théâtre: signe, symbole, ritualité», d’Anna Rahal, apporte de nombreuses clefs pour une meilleure compréhension du théâtre moderne dit «absurde». Et une aide précieuse pour les hommes de théâtre.
N.S.
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