Professeur au Conservatoire de 1953 à 1986, Toufic Succar y a enseigné l’«écriture» durant plus de trente ans. «Mes cours allaient du solfège à la composition», précise-t-il. En 1964, il devient — pour cinq ans — directeur de l’établissement et y impose le solfège.
«Pour moi, le solfège est une matière essentielle, indispensable pour aborder la musique. Elle est une étape obligatoire pour toute personnes désirant embrasser une carrière musicale, explique-t-il. «Un étudiant en médecine ne peut commencer une spécialisation sans avoir d’abord fait des études générales. Or en ce temps-là (les années 60), on ne prêtait pas beaucoup d’importance au solfège, aberration à laquelle j’ai vite fait de remédier». Et d’ajouter: «Je suis toujours étonné qu’on ne parle de moi qu’en tant que compositeur et jamais en tant que pédagogue», dit-il. «Et pourtant, j’ai établi tous les programmes d’écriture du Conservatoire et une dizaine de mes anciens élèves sont aujourd’hui diplômés dans cette discipline».
En 1965, Toufic Succar écrit un premier livre d’exercices de solfège pour débutants qui ne sera publié qu’en 1970 et adopté aussitôt par le Conservatoire. En 1972, il élabore ces «trois cents exercices» destinés aux élèves des cours préparatoires. «Ce dernier solfège comprend des exercices à deux voix et des canons», indique l’auteur. «Les élèves pourront chanter à deux parties et acquerront une plus grande assurance dans le solfège. C’est une excellente préparation à la discipline du chant choral, ainsi qu’un bon exercice d’oreille; l’élève devant, tout en soutenant sa partie, écouter ses camarades chanter différemment».
Rappelons que Toufic Succar dirige, depuis de nombreuses années, une chorale de chants religieux qui porte son nom. Il est également le fondateur d’une école de musique. «En 1972, à la demande du comité Gebran Khalil Gebran, nous avons ouvert, ma femme et moi, une école de musique à Becharré», dit-il. «Aujourd’hui, nos anciens élèves y ont pris la relève», ajoute-t-il. «Je suis heureux d’avoir ainsi contribué à étendre la musique dans le pays».
N.S.
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