Le chef du gouvernement israélien a «répondu à toutes les questions posées et a coopéré avec les enquêteurs» a précisé la police dans un communiqué, à l’issue de cet interrogatoire.
L’équipe des enquêteurs a souligné que M. Netanyahu n’avait «bénéficié d’aucun privilège».
C’est la deuxième fois dans l’histoire d’Israël qu’un chef de gouvernement est interrogé par la police. Le précédent interrogatoire fut celui de M. Shimon Pérès en 1986.
Trois policiers, dont le responsable des enquêtes au commandement de la police, le commissaire Sandro Mazor, sont arrivés à 18h00 locales (16h00 GMT) à la présidence du Conseil à Jérusalem, où M. Netanyahu les attendait, a-t-on précisé de source policière.
Le chef du gouvernement s’était auparavant libéré de toute occupation pour le reste de la soirée, l’interrogatoire pouvant durer plusieurs heures, a-t-on indiqué à son bureau.
Le scandale politico-judiciaire tourne autour de la nomination le 10 janvier d’un avocat, Roni Bar-On, membre du parti de M. Netanyahu, le Likoud, au poste de conseiller juridique du gouvernement, qui fait office de procureur général notamment dans les scandales impliquant des hommes politiques.
L’enquête a été ouverte à la suite d’informations de la télévision publique selon lesquelles le chef du parti ultra-orthodoxe Shass (10 députés), Arié Déri, aurait imposé la nomination de M. Bar-On au premier ministre.
Pour obtenir satisfaction, M. Déri aurait menacé de faire voter son parti contre l’accord israélo-palestinien sur Hébron et faire ainsi chuter le gouvernement.
Détournement de fonds
Avec la nomination de Me Bar-On, M. Déri espérait, selon la télévision, obtenir la clémence dans une affaire de détournement de fonds, pour laquelle il est poursuivi en justice depuis des années.
Cet «accord» aurait été conclu entre M. Déri et le directeur général de la présidence du Conseil, Avigdor Liberman, le plus proche collaborateur de M. Netanyahu.
Selon la presse, les enquêteurs ont été pressés, de s’acquitter de leur tâche à la présidence du Conseil «poliment mais fermement, sans complaisance».
Selon la presse, des dizaines de questions ont été préparées pour cet interrogatoire, qui est présenté par la police plutôt comme un «témoignage».
Lundi, le chef de la police, le commissaire Assaf Hefetz, a affirmé à la télévision publique: «Nous n’avons pas le choix, nous devons interroger le premier ministre sur plusieurs points (...) il s’agit d’une mission délicate, pour laquelle les enquêteurs se sont préparés».
Au cours des dernières semaines, la police a interrogé une vingtaine de témoins, dont les ministres de la Justice et des Finances, respectivement MM. Tsahi Hanegbi et Dan Méridor, ainsi que M. Liberman et le maire de Jérusalem Ehud Olmert.
Lundi, Me Bar-On a été notamment interrogé pendant 10 heures pour la troisième fois, dans un commissariat de Jaffa près de Tel-Aviv.
Selon le commissaire Hefetz, «l’enquête avance mais il n’est pas encore possible de prévoir quand elle se terminera». Toutes les personnes impliquées dans ce scandale ont jusqu’à présent proclamé leur innocence.
Me Bar-On avait retiré sa candidature le 12 janvier à la suite du tollé provoqué par sa nomination. Un juriste de renom, ancien chef de la délégation israélienne aux négociations avec les Arabes, M. Elyakim Rubinstein, a été désigné à sa place.
En 1986, le premier ministre Shimon Pérès avait été interrogé à propos d’une affaire qui avait secoué le Shin Beth (service de sécurité intérieure) en 1984.
Deux agents du Shin Beth avaient alors froidement abattu deux Palestiniens qui avaient pris en otage les passagers d’un autobus. L’exécution avait été révélée par un journal, malgré les tentatives d’hommes politiques et de responsables de la sécurité de la dissimuler.
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