Aux pétitions et appels à la désobéissance civile des cinéastes, artistes, intellectuels et associations de défense des droits de l’homme, se sont ajoutés des pétitions d’architectes, d’étudiants et de journalistes.
Près de 50 organisations, dont la Licra, SOS Racisme, le Mrap, les syndicats CGT, FSU, Sgen-CFDT, Snes, Snuiipp ou Sud-PTT, les Verts et le Mouvement des citoyens, ont appelé à manifester le mardi 25 février près de l’Assemblée, où les députés commenceront à examiner le texte en seconde lecture.
Pour elles, «l’intention réelle de ce projet est de casser les processus d’intégration des immigrés installés durablement en France en s’attaquant à la carte de résident de 10 ans».
Plusieurs associations ont aussi appelé à manifester samedi prochain.
Le secrétaire national du Parti communiste, Robert Hue, a appelé à une amplification de la «riposte» contre la loi Debré qualifiée de «liberticide». Il a dit qu’il participerait «probablement» à la manifestation de samedi prochain à Paris.
Alain Bocquet, président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, a écrit à Alain Juppé pour lui demander de retirer de l’ordre du jour le projet de loi.
Lionel Jospin a confirmé que les socialistes saisiraient le Conseil constitutionnel, notamment contre l’article qui prévoit de faire suivre le certificat d’hébergement d’un étranger par une déclaration de départ. Le premier secrétaire du PS s’est aussi engagé à abroger les «dispositions contestées» du texte en cas de victoire de la gauche aux élections législatives de 1998.
«Acte grave»
«Le premier ministre serait sage de reculer, en particulier sur l’obligation de déclarer le départ de personnes étrangères que l’on a accueillies chez soi. Je le lui demande», a dit le premier secrétaire du PS dans une interview au Monde.
Mais Alain Juppé a opposé sur RTL une fin de non-recevoir au front du refus contre la loi Debré.
Le premier ministre a qualifié d’«acte grave» l’appel à la désobéissance civile lancé par certains opposants au projet.
Il les a accusés de «brouiller la vérité» et de pratiquer «l’amalgame» avant de confirmer qu’il maintiendrait un texte «équilibré», qui comporte des «dispositions d’humanisation» «très généreuses» pour les immigrés.
«Si le Parlement considère que sur tel ou tel point il y a des modifications à faire, il est tout à fait maître du jeu», sous le contrôle du Conseil constitutionnel, a-t-il ajouté.
Le RPR Pierre Mazeaud, président de la commission des Lois de l’Assemblée, a promis pour mardi une solution sous la forme d’un amendement avant le débat en seconde lecture.
Lancé au départ par 59 cinéastes, le mouvement de contestation a pris de l’ampleur depuis une semaine.
Ecrivains, sculpteurs, comédiens se sont mobilisés ainsi que des chercheurs, une cinquantaine d’agents de l’ANPE en Bretagne, plus de 200 professionnels de la santé à Lyon et Grenoble, et des journalistes.
Différence, syndicat minoritaire de policiers, affilié à la Fasp, a demandé au ministre de l’Intérieur, Jean-Louis Debré, de «revenir sur cet article du projet de loi pour ramener la paix sociale dans notre pays».
Environ 150 architectes ont signé une pétition où ils disent voir avec inquiétude «le rejet de l’autre et l’intolérance gagner notre pays».
Les plus commentés
« Il y a des sanctions sur l’Iran, un point c’est tout » : un Libano-Iranien se voit refuser l’ouverture d’un compte en banque à Tyr
Pourquoi tous les Libanais sont du 8 ou du 14 Mars
Pourquoi tant d'Américains d'origine libanaise sont nommés ambassadeurs par Trump