SEOUL, 17 Février (Reuter). — Les autorités sud-coréennes ont démenti lundi que Hwang Jang-yop, le transfuge nord-coréen réfugié à l’ambassade de Corée du Sud à Pékin, ait rencontré un agent de la CIA. Six à sept autres dignitaires du régime de Pyongyang se préparent à faire défection, ont-elles fait savoir.
«Aucun responsable américain n’a rencontré Hwang Jang-yop», a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
La radio nationale sud-coréenne et plusieurs journaux locaux rapportaient lundi que Hwang Jang-yop avait eu un entretien de 35 minutes avec un représentant de la CIA mercredi dernier, quelques heures après qu’il eut trouvé refuge dans la section consulaire de l’ambassade sud-coréenne à Pékin.
Il aurait affirmé à cette occasion que six à sept autres caciques du Parti des travailleurs nord-coréen projetaient de demander l’asile politique, sans préciser le pays choisi.
«Ces informations sont totalement fausses», a souligné le porte-parole du ministère.

Ridicule

Pyongyang affirme que Hwang Jang-yop a été kidnappé par les autorités sud-coréennes, une allégation qualifiée de «ridicule» par Séoul.
Idéologue du régime de Pyongyang, Hwang Jang-yop occupe le 24e rang dans la hiérarchie nord-coréenne. Il a fêté lundi ses 74 ans.
L’ambassadeur américain aux Nations Unies, Bill Richardson, avait déclaré dimanche que Washington suivait de très près la crise coréenne, qui avait pris un tour dramatique samedi après l’attentat commis contre un autre transfuge nord-coréen dans la banlieue de Séoul.

Situation tendue
à Pyongyang

Li Il-nam, neveu de l’ex-femme du dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, a été grièvement blessé par balles par deux hommes, devant son domicile.
Agé de 32 ans, il se trouvait toujours dans le coma lundi à l’hôpital de Bundang, près de Séoul.
La Corée du Sud affirme que les deux agresseurs sont des agents du régime de Pyongyang qui voulait ainsi mettre en garde les candidats au départ.
«C’est un incident grave, a déclaré Bill Richardson sur ABC. C’est une affaire que nous suivons de très près».
«Nos services de renseignement nous affirment qu’il n’y a pas de risques d’effondrement imminent (en Corée du Nord) mais la situation est très tendue là-bas», a-t-il ajouté.
«Nous devons surveiller cela de très près. Nous sommes préoccupés par la situation du dignitaire qui a fait défection», a-t-il encore déclaré.
Un diplomate nord-coréen en poste à Pékin a assuré dimanche que Pyongyang réagirait par la force si la Corée du Sud «contraignait» Hwang Jang-yop à se rendre à Séoul.
«Nous exhortons la Corée du Nord à s’en tenir à l’accord conclu sur l’incident du sous-marin, quand elle avait présenté ses excuses. Une partie de cet accord avec la Corée du Sud prévoyait que (la Corée du Nord) ne s’engage pas dans des actes provocateurs», a souligné Bill Richardson.
Le diplomate faisait référence aux excuses présentées par Pyongyang à la Corée du Sud après la découverte par Séoul d’un sous-marin espion sur ses côtes en septembre dernier.