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Actualités - ANALYSE

La France vit dans un musée et s'affaisse, déplore le New York Times

WASHINGTON, 12 Février (AFP). — «La France est à la croisée des chemins» et doit prendre rapidement des décisions pour éviter une crise politique et sociale, estime le «New York Times».
Dans une longue analyse de la situation française publiée en «une» après la nouvelle victoire municipale du Front national, à Vitrolles, le quotidien américain dénonce la passivité et «les hésitations» d’un pays «où l’impression de vivre dans un musée est presque tangible».
«Il suffit d’aller aujourd’hui à Londres ou à Berlin pour se rendre compte combien Paris est devenu éventé et sans énergie», écrit le «New York Times», qui assure pouvoir ressentir «de manière presque palpable l’affaissement de la France».
Dans cette situation, ce pays, «miné par le doute et l’introspection», est «nettement moins prévisible que la Grande-Bretagne ou l’Allemagne» et «risque une embardée politique», avertit le journal.
C’est d’ailleurs ce que reconnaît un proche conseiller du premier ministre Alain Juppé cité par le «New York Times» sous couvert de l’anonymat: «Les Français sont confrontés à de nombreux changements. Sont-ils prêts à les accepter tous? A accepter une France qui se fond dans l’euro, dans l’OTAN, et à qui on demande dans le même temps plus de mobilité, de travail et de sacrifice? Un soulèvement n’est pas à exclure».
Selon le quotidien américain, les choix sont clairs: «Intégration complète dans l’OTAN ou maintien d’une adhésion partielle typiquement française, vraie réforme des marchés (privatisation, fonds de pension, culture d’actionnariat) ou maintien d’un centralisme étatique et d’un Etat providence, Amérique considérée comme une vraie amie ou comme le fournisseur dangereux d’une culture globale indifférenciée, monnaie européenne et engagement vers les Etats-Unis d’Europe ou tentations nationalistes du Front national?»

La rigidité du système

Au fil des colonnes, le «New York Times» s’étonne de voir que des facteurs aussi positifs que les rapides innovations technologiques, les grands bouleversements stratégiques internationaux, Internet, la mondialisation, qui ont si bien réussi aux Etats-Unis, ont été si mal reçus en France.
Pour le journal, c’est dû en partie «à la rigidité d’un système très centralisé» dans «la plus monarchique des républiques» mais également aux abus de l’Etat-providence et au coût de la protection sociale.
C’est dû aussi, estime-t-il, à une classe politique qui produit «des crânes d’œuf identiques» et éloignés du peuple, à «la disparition d’une dialectique (droite gauche) aussi pénible que la privation de vin» pour ce pays. Sans doute aussi, ajoute encore le quotidien, aux freins à l’innovation comme l’ont montré un président de la République découvrant il y a quelques semaines seulement l’usage de la souris d’ordinateur ou l’échec du Minitel pourtant précurseur dans la société de l’information.
«Les temps ont changé. La grandeur gaulliste ne nourrit plus la population (…) et le caractère particulier de la France n’a plus beaucoup d’écho à l’étranger», estime le «New York Times».
WASHINGTON, 12 Février (AFP). — «La France est à la croisée des chemins» et doit prendre rapidement des décisions pour éviter une crise politique et sociale, estime le «New York Times».Dans une longue analyse de la situation française publiée en «une» après la nouvelle victoire municipale du Front national, à Vitrolles, le quotidien américain dénonce la passivité et «les...