«Nous essayons de satisfaire tout le monde: renforcer l’attachement des musulmans à leur religion sans nuire aux affaires et au tourisme», explique un responsable de la municipalité de Dubaï, sous le couvert de l’anonymat.
A Dubaï, comme dans les six autres émirats de la Fédération des Emirats arabes unis, il est interdit à tous, y compris aux non-musulmans, d’enfreindre en public les règles du jeûne. Les contrevenants risquent de se faire arrêter.
Mais les restaurants des hôtels de Dubaï sont accessibles au public, à la différence de ceux des autres émirats où les hôtels ont pour instruction de ne servir que leurs résidents.
Fait nouveau cette année à Dubaï, les hôtels peuvent servir des boissons alcoolisées à toute heure de la journée.
«L’année dernière, il était interdit de servir l’alcool avant le coucher du soleil. Cette année, l’interdiction ne figurait pas dans la circulaire de la municipalité» transmise aux établissements, déclare un responsable d’un grand hôtel qui a demandé à ne pas être nommé.
Caché par des
paravents
Les spectacles — orchestres, danse et animation par disc-jockey —, considérés comme une frivolité en contradiction avec la rigueur du Ramadan, ont cependant été maintenus sur la liste des interdits, ce qui mène à des situations surprenantes dans les boîtes de nuit.
Au «Cyclone», une des plus grandes discothèques de la ville, des dizaines de noctambules sont assis au bar, trinquant sur un fond de musique rock, mais la piste de danse, toujours éclairée par des spots lumineux, est fermée par une barrière.
De jeunes étrangères, qui ne résistent pas à la musique, se trémoussent sur place, discrètement et dans la pénombre.
Les grands hôtels font de leur mieux pour éviter tout embarras à leurs clients. Ritu Anand, responsable des relations publiques de l’«Intercontinental», indique que les clients sont informés de la conduite à suivre en public.
Des dispositions ont été prises pour ne pas offenser ceux qui jeûnent. «Notre café est ouvert 24 heures sur 24, mais nous l’avons caché avec des paravents, par respect pour la culture locale», ajoute-t-elle.
Dans les autres émirats moins libéraux, les hôtels rivalisent de ruses pour contourner l’interdiction à leurs restaurants de ne servir que leur clientèle.
Ainsi, à Abou Dhabi, un grand hôtel fait remplir aux personnes qui veulent déjeuner les formalités nécessaires pour passer la nuit. Dûment muni de la clé d’une chambre qu’il n’utilisera pas, le client est ensuite emmené au restaurant.
«Si la police veut vérifier, toutes les personnes qui prennent leur repas au restaurant sont enregistrées comme clients de l’hôtel et y ont une chambre», explique le maître d’hôtel, tout en estimant que les autorités connaissent cette pratique mais qu’elles ferment les yeux.
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